Le 8 février 1996, au petit matin, au moment du lever du soleil, une petite fille naquit dans la demeure des Vasirilis, une famille grecque noble qui avait déjà quatre enfants (deux garçons et deux filles). Sa naissance fit le bonheur de ses parents et de Léone, le plus âgé de ses frères. Elle était si petite, si douce et si calme que sa mère lui donna le tendre nom de Lyra. Petite dernière de la famille, elle grandit choyée, mais aussi entourée d'animaux, car les Vasirilis protégeaient la faune et la flore depuis des siècles. Ils avaient d'ailleurs fait du temple d'Artémis, une des sept merveilles du monde, un sanctuaire pour les animaux blessés ou malades. Ce sanctuaire était appelé à devenir une des destinations préférées de Lyra avec le temps. La petite Lyra naquit avec un don, celui de l'empathie animale, mais sa famille ne le découvrit que quand elle fut en âge de parler. Grâce à son don, la petite fille percevait les émotions des animaux et comprenait assez bien pour son âge leur comportement. Ce don faisant partie d'elle depuis toujours, elle pensait au début que tout le monde était comme elle et pouvait ressentir ces émotions. Un jour, alors que Lyra devait avoir environ trois ans, la petite fille se trouvait dans le jardin avec une domestique, qui cueillait des fruits, dans un des nombreux arbres fruitiers que comptait la propriété. La domestique s'étonnait de voir que son panier ne se remplissait jamais alors qu'elle ne cessait de cueillir des fruits. En entendant le rire amusé de la petite Lyra, assise non loin, elle se tourna vers elle et vit deux Demiguises en train de prendre des fruits dans le panier. C'étaient sans doute eux les responsables depuis le début. Se voyant repérées les créatures devinrent invisibles. C'était dans leur nature craintive de disparaître ainsi, mais dans ce cas-ci on peut se demander si ce n'était pas aussi par culpabilité de s'être fait prendre ou par amusement en raison du tour qu'ils avaient joués. La domestique fut bien sûr un peu agacée, mais à force de travailler dans une maison remplie d'animaux elle avait apprit à s'habituer aux tours des uns et des autres. Et puis elle n'avait pas envie de courir après des créatures invisibles. La petite Lyra de son côté avait été plutôt amusée de voir ces singes apparaître et disparaître. De plus, grâce à son empathie animale, elle pouvait savoir si les Demiguises étaient présents et ce même quand ils étaient invisibles. C'est pourquoi, à un moment, la petite fille se leva et marcha jusqu'à un arbre voisin avant de tendre les bras joyeusement et de dire : "Gaïa!" A ce nom une femelle Demiguise apparut. Elle s'appelait Gaïa et était une des seules du groupe de Demiguises à avoir un nom. Que Lyra ait pu sentir la présence de la Demiguise s'explique par son don, mais qu'elle ait deviné qu'il s'agissait de Gaïa est plus difficile à comprendre. Ce qu'il faut savoir c'est que Gaïa était la plus âgée du groupe et donc la plus calme, mais également celle de tout le groupe que Lyra connaissait le mieux. Grâce à son don et aussi instinctivement la petite fille avait deviné que Gaïa n'était pas loin. La primate aimait bien la petite fille et savait qu'elle n'avait rien à craindre avec elle, ce qui explique qu'elle soit redevenue visible en entendant son nom. Il est vrai que des professionnels de la faune et de la flore diraient sans doute qu'il ne faut pas toucher les animaux, ou en tout cas pas trop, car sinon ça leur provoque du stress ou peut-être parce qu'il faut qu'ils puissent vivre comme s'ils étaient dans la nature et libres. Allez dire ça à une petite fille de trois quatre ans qui a grandit entourée d'animaux, qui les adore et ressent leurs émotions. Ce serait impossible de la tenir éloignée d'eux. Toute petite et innocente elle aimait la compagnie des animaux et jouer avec eux. Quand la domestique eut finit sa tache, elle chercha Lyra des yeux et la retrouva endormie au pieds de l'arbre, surveillée par Gaïa, qui disparût à nouveau en voyant approcher la domestique.

Un drame, lié aux dons magiques existant dans la communauté sorcière, se produisit alors que Lyra n'avait que quatre ans. Une après-midi, alors qu'elle pensait faire une promenade en poney avec son frère Léone, ce dernier eut un imprévu et ne put l'accompagner. La petite fille eut malgré cela l'autorisation de faire cette promenade à condition de ne pas trop s'éloigner. Ce n'était pas la première fois qu'elle faisait du poney et celui qu'elle montait était le plus doux et le plus sage de toute l'écurie. Lyra n'était pas le premier enfant des Vasirilis à monter sur son dos et il n'y avait encore jamais eu de problèmes jusque là. C'était un vieux poney patient et docile qui ne s'effrayait pas pour un rien, contrairement à certains plus jeunes. Il marchait tranquillement dans les allées familières de la propriété avec la petite Lyra souriante sur son dos. Elle était heureuse de sa promenade et, ressentant les émotions de son poney, elle savait qu'il appréciait cette ballade tout comme elle. Tout à coup, alors qu'elle passait pour la troisième fois devant le portail ouvert de la propriété, elle sentit une chose qui troubla son petit coeur. Dans un lieu proche un animal avait peur et souffrait. D'un côté, en partie envahie par la peur de l'animal, elle n'osait pas tenter quoi que ce soit. En même temps, de l'autre, elle savait que si quiconque dans sa famille avait vu un animal souffrir cette personne serait intervenue. Bien sûr ce n'est pas exactement en ces termes qu'elle y pensa, son vocabulaire n'étant pas si étoffé, mais l'idée y était. Du haut de ses quatre ans, la petite fille avait un coeur d'or et se souciait de ce qui l'entourait. C'est pourquoi, malgré sa peur, son envie d'aider l'animal fut la plus forte. Ainsi, sans penser au danger vers lequel elle allait peut-être, elle dirigea le poney en direction du portail. Au début, celui-ci ne voulut pas aller plus loin, mais quand Lyra lui dit avec émotion "Si te plait emmène-moi là-bas" il céda. La source des émotions qu'elle ressentait se trouvait dans un sentier fleuri, non loin de la maison de sa famille. Quand elle parvint au lieu exact, elle vit un jeune garçon (il avait environ six ou sept ans) accroupi devant un chien. Le chien poussait des petits cris comme s'il gémissait, transcrivant en sons ce que Lyra avait perçu provenant de son coeur. L'une des pattes de l'animal ayant l'air différentes des autres (elle était cassée), Lyra ne chercha pas vraiment à voir plus loin la cause de ses souffrances. Et puis il y a aussi qu'elle était petite et qu'à cette occasion elle se contenta de ce qu'elle vit : un animal qui semblait souffrir d'une blessure à la patte et un jeune garçon qui regardait l'animal d'un air inquiet. Celui-ci, en entendant les sabots du poney avait levé la tête. Son chien ayant disparu il l'avait cherché pendant des heures avant de finalement le retrouver blessé dans un sentier. Il l'avait alors caressé et s'était demandé quoi faire. Il avait peur d'aggraver les choses en tentant de le soigner tout seul. C'est alors qu'il avait pensé aux Vasirilis, auxquels sa famille avait prêté allégeance. Ils étaient connus dans la région pour leur désir de protéger la faune et la flore et de soigner les animaux blessés, qu'ils soient magiques ou non. C'est pourquoi, quand il vit arriver une petite fille brune, sur le dos d'un poney dont la couverture avait le blason de cette fameuse famille, il eut l'impression que c'était un miracle. Que la petite fille était comme un ange envoyé pour le guider sur le bon chemin. Angoissé pour son chien, à qui il tenait et qui semblait beaucoup souffrir, il en oublia la politesse normalement tolérée dans cette monarchie:
- Tu es de la famille Vasirilis ?, dit-il en se levant. En la voyant hocher la tête, il demanda alors:
- La maison de ta famille est près d'ici ?
- Oui, répondit-elle d'une petite voix où l'on pouvait sentir son inquiétude pour l'animal blessé qu'elle voyait.
- Peux-tu m'y conduire s'il te plait ? Mon chien a besoin de soins.
Lyra voulait sûrement à peu près autant que le jeune garçon que le chien aille mieux, c'est pourquoi elle n'hésita pas à hocher de nouveau la tête. En apprenant cette bonne nouvelle, le jeune homme, soulagé de savoir que son fidèle compagnon serait entre de bonnes mains, ne put s'empêcher de toucher le poney tout en remerciant sincère la petite fille. Est-ce la caresse du garçon, le fait d'être touché par un inconnu ou à cause d'un autre facteur, impossible de le dire à cet instant, mais le vieux poney, si calme d'habitude, s'agita violemment, manquant de faire tomber sa passagère. Ce serait arrivé si le jeune garçon n'avait pas rattrapé Lyra à temps pour la maintenir sur son poney. Alors qu'il la tenait, le visage de Lyra passa de la surprise à la peur puis elle se mit à pleurer. Il est vrai que le fait d'avoir failli tomber lui avait fait un choc, car jamais Black, le vieux poney, n'avait agit ainsi aussi loin qu'elle s'en souvenait. Cependant, ce n'était pas l'unique raison de ses pleurs. En effet, Lyra avait mal. Pas comme si elle s'était cognée, c'était bien plus douloureux. Elle n'avait jamais connu une telle souffrance. Pour comprendre cet évènement, il faut se pencher plus précisément sur ce jeune garçon inconnu. Il se nommait Nicholas Matthew Price et, tout comme Lyra avait le don d'empathie animale, il en avait aussi un. Cependant, contrairement à la petite fille, il n'en avait pas conscience et son don n'était pas présent dès sa naissance. Il était apparu très récemment. Ce don, qu'il verrait par la suite comme une malédiction, était celui de douleur fulgurante. Or, au moment où Nicholas tenait Lyra, il ignorait encore qu'il était détenteur de ce malheureux don. Cela explique pourquoi il se méprit sur la raison des pleurs de la fillette et essaya de la calmer, de lui dire qu'elle ne risquait plus rien. En désespoir de cause, il la lâcha une fois qu'il fut sûr qu'elle tenait bien sur le poney. N'étant plus au contact des mains de Nicholas, la douleur de Lyra disparût mais la petite fille eut du mal à se calmer. Dans l'espoir de lui changer les idées, Nicholas lui parla de son chien puis lui demanda des renseignements sur son poney tel que son nom, ce qu'il aimait... Comme elle ne répondait pas, il lui dit que son poney semblait de nouveau très calme et il le caressa pour le montrer. Sentant de nouveau une intense douleur, le poney se rebella de nouveau, à tel point que pendant quelques minutes seules ses pattes arrières touchèrent le sol. Nicholas réussit à éviter des coups de sabots, mais Lyra eu moins de chance. Quand Black avait commencé à souffrir, que ce soit à ce moment là ou la première fois, Lyra l'avait sentit. Au début elle n'avait pas compris pourquoi il allait mal, mais lors de la deuxième fois elle avait instinctivement, en raison de ce qu'elle avait vécu auparavant, ressentit la même souffrance que lui, bien que de moindre intensité. Bouleversée, elle n'eut pas le temps de réagir et de se raccrocher aux crins de Black. Nicholas n'eut pas le temps d'intervenir non plus et ne put que la voir tomber au sol et se cogner la tête contre une pierre, y laissant un peu de sang. Pour être plus exact, il se précipita en la voyant tomber et tendre les bras, mais il ne parvint pas à temps jusqu'à elle. Devant le spectacle de la fillette inconsciente et du sang sur le rocher, il fut horrifié et ses jambes se dérobèrent sous lui. Il n'avait jamais voulu cela et il ne comprenait pas comme cette rencontre avait pu prendre une telle tournure. N'osant pas soulever la fillette de peur d'aggraver son état, il appela à l'aide, disant qu'une petite fille était blessée et inconsciente. Repensant à tous les évènements qui s'étaient enchaînés, il se demanda si ce n'était pas de sa faute. Il avait suffit d'un simple contact avec lui pour que la petite pleure et que son poney s'affole. Etait-il possible que... Il avait entendu dire que dans le monde magique certaines personne naissaient avec un don, que certains dons apparaissaient plus tard et que d'autre nécessitaient un entraînement pour les acquérir. Parmi ces dons il y en avait un qu'il avait trouvé terrible parce qu'il faisait souffrir les autres : c'était celui de douleur fulgurante. Il ne pouvait pas avoir ce don.. Non...ce n'était pas possible... S'il se demandait cela ce n'était pas uniquement à cause de cet accident. En effet, depuis quelques semaines, il lui arrivait des choses étranges : le chat de sa mère s'était agité une fois où il le tenait et l'avait griffé tout en se débattant. Depuis le chat le fuyait comme la peste et se hérissait de colère quand il s'approchait trop près et tentait de le toucher. De plus, le poney n'était pas le seul dont il avait dû éviter les sabots ces derniers temps. Nicholas ignorait s'il avait ce don, ou plutôt cette malédiction, mais que ce soit le cas ou non une chose était sûre : il s'en voulait de cet accident et priait pour que la petite survive. Attirés par ses cris, des hommes et des femmes finirent par accourir. Ayant constaté la disparition de Lyra et de son poney, des serviteurs avaient été envoyés à sa recherche. Parmi eux se trouvait un homme d'âge mûr ayant étudié les sciences magiques à Poudlard. Les domestiques au service des Vasirilis savaient pour la plupart s'occuper des animaux, magiques ou non, en plus des taches quotidiennes dans la demeure et sur la propriété, mais parmi eux se trouvaient également quelques médicomages. Lyra fut portée jusque chez elle avec une infinie précaution, après examen de son état, tandis que Black était reconduit par d'autres serviteurs aux écuries. Un membre de la famille de Lyra qui était présent autorisa Nicholas à venir avec eux. Cette personne voulait savoir ce qui s'était passé exactement et, à la vue du visage inquiet et bouleversé du jeune inconnu, avait compris qu'il ne serait sans doute pas en état de dire quoi que ce soit avant de savoir comment allait Lyra. Une fois arrivés à la demeure et Lyra posée sur un lit d'une des chambres, le médicomage l'examina à nouveau pour voir si elle n'avait rien de cassé et soigna sa blessure à la tête, qu'il entoura de bandages. Les heures passèrent et la petite était toujours inconsciente. Son pronostic vital n'était pas engagé car son coeur battait toujours et elle respirait bien, mais pourtant elle ne se réveillait pas ce qui était inquiétant. Tout le monde dans la demeure était angoissé et priait pour elle. Quant à Nicholas, il avait le coeur serré et se sentait coupable. Par moment, quand sa culpabilité était plus intense il tremblait tout en disant "C'est ma faute ! Si je n'avais pas été là..." Il était dans un tel état que malgré l'inquiétude qui les rongeait concernant Lyra personne ne songeait à lui faire de reproche. En apprenant dans la soirée qu'elle était plongée dans le coma, il fut anéanti. Une petite fille, plus jeune que lui et appartenant à la famille Vasirilis, était dans le coma et il était intimement persuadé qu'il en était responsable. Nul ne pouvait savoir quand elle se réveillerait et le pire était qu'elle puisse passer tout le reste de sa vie ainsi. Elle était si jeune, si innocente. Elle ne méritait pas ce qui était arrivé. A partir de ce jour Lyra fut veillée continuellement, de jour comme de nuit, pour voir s'il y avait du changement. Tous les jours Nicholas venait la voir et apportait des fleurs pour égayer la pièce. S'il l'avait pu, il n'aurait jamais quitté son chevet. A l'issue du premier jour, un des membres de la famille avait finit par obtenir de lui des renseignements sur l'accident et le jeune homme avait été "étudié" pour voir s'il était vraiment le possesseur du néfaste don. Il avait reçu le droit de venir voir Lyra aussi souvent qu'il le souhaiterait à quelques conditions : Tout d'abord, s'il avait ce don il devrait apprendre à le maîtriser, ensuite quand il serait au chevet de Lyra il n'aurait pas le droit de la toucher, ni même de lui prendre la main, à moins de porter des gants, car on ne pouvait pas savoir quand son don se manifesterait. Si sa présence était aussi tolérée dans la demeure des Vasirilis, c'était parce qu'il n'était pas volontairement responsable de l'accident, mais aussi surtout parce tout le monde pouvait voir à quel point ce jeune garçon se sentait coupable et s'inquiétait pour Lyra. Lyra et Nicholas n'avaient que quelques années plus tard et le garçon était déjà suffisamment puni pour cet accident non désiré.

Deux semaines s'écoulèrent après cet accident sans que Lyra ne donne le moindre signe d'amélioration. Cependant, une après midi, alors que Nicholas était seul à son chevet il remarqua que l'un des bras de la petite fille n'était plus sous les couvertures et que ses doigts remuaient légèrement. A cette découverte, il regarda avec espoir vers son visage, qu'il avait si souvent observé depuis qu'elle était dans le coma. C'est alors que ce qu'il avait attendu tout ce temps arriva : Lyra ouvrit lentement les yeux. Ce fut pour lui un grand soulagement. Il pensait que c'était bon signe et qu'elle pourrait reprendre peu à peu une vie normale. Une servante, qui rentra peu de temps après, faillit faire tomber son plateau en voyant la petite demoiselle les yeux ouverts et elle partit précipitamment avertir les parents Vasirilis et celui qui avait soigné la petite. Il n'avait pas fallut longtemps pour qu'ils rejoignent tous la chambre où était Lyra, entraînant peut-être dans leur suite d'autre membres de la famille Vasirilis. Nicholas s'écarta un peu du lit pour laisser la place à la famille et au médecin, mais ne quitta pas pour autant Lyra des yeux. La petite fille, qui avait refermé les yeux, les rouvrit en raison du bruit qui régnait dans la chambre. Avec des petits yeux tout bouffis de sommeil, bien qu'elle ait dormit pendant deux semaines entières, elle demanda doucement en se frottant les yeux :
- Qui est là ?
- Ton père et moi nous sommes là Lyra, dit Athénaïs Vasirilis en s'approchant du lit de sa fille et en lui caressant la tête.
- Tu te rappelle de ce qui t'es arrivé ?, demanda Nikos Vasirilis.
L'esprit de la petite fille étant encore quelque peu embrumé, elle mit un peu de temps à répondre. Chercher dans sa mémoire lui donna mal à la tête et c'est la main sur celle-ci qu'elle répondit:
- Je suis tombée...de Black.
- Oui et tu as dormis tout le temps depuis.
Lyra voulut se relever, mais on lui dit :
- Non, reste allongée. Tu ne dois pas te surmener.
Nikos Vasirilis et le médecin s'apprêtaient à quitter la chambre pour faire préparer à manger pour Lyra quand celle-ci demanda quelque chose à sa mère qui était restée près d'elle :
- Pourquoi on reste dans le noir ?
Cette question, au premier abord innocente, jeta comme un froid dans le coeur de toutes les personnes présentes. La chambre dans laquelle se trouvait Lyra était très lumineuse et absolument pas plongée dans l'obscurité. Comprenant que quelque chose n'allait pas, Nicholas se rapprocha de l'inquiétude dans le regard, tandis que le médecin examinait les yeux de Lyra et faisait quelques tests. Comme beaucoup de jeunes enfants, Lyra avait peur quand elle était dans le noir. Si elle n'avait pas encore montré de signes de peur, c'était parce qu'elle savait que ses parents étaient là. Si elle avait été toute seule cela aurait été bien différent. Pour les examens, Lyra avait finalement dû se redresser un peu. Elle se demandait ce qu'il se passait et, pour la rassurer, sa mère, assise près d'elle, l'avait prise dans ses bras. Inquiète, Athénaïs Vasirilis n'avait bien voulu se détacher de sa fille que pour aller entendre à l'écart, avec son époux, les conclusions du médecin. Selon lui, suite au choc à la tête, la vue de Lyra avait été affectée et la petite fille était devenue aveugle. Cela pouvait n'être que temporaire, mais il était hélas plus probable que ce soit définitif. Le visage de Nikos et Athénaïs Vasirilis s'assombrit et ils regardèrent tristement Lyra. Ils ne savaient pas comment annoncer la nouvelle à leur plus jeune fille, qui ne comprenait toujours rien. Le jeune Nicholas, lui, avait compris. Au visage des parents Vasirilis tout d'abord, mais aussi parce que sa grand-mère paternelle, qui était devenue aveugle avec l'âge, avait une amie qui était devenue aveugle suite à un accident. Le jeune garçon de sept ans se sentait vraiment coupable. Pour lui, tout ce qui arrivait était de sa faute. Il est vrai qu'il ne connaissait pas Lyra Vasirilis avant leur brève rencontre et l'accident qui avait suivit, mais il aurait préféré être blessé à sa place. Il n'avait jamais voulu blesser personne, ce n'était pas son genre. Il était peut-être un peu malicieux parfois, mais ne s'était jamais montré méchant. Sa main se crispa sur les draps et il se mit à pleurer de rage et de désespoir : à cause de son don maudit et surtout de l'accident qu'il avait provoqué, privant ainsi de la vue une innocente fillette, qui avait seulement voulu l'aider. Surprise par les cris et les pleurs, Lyra sursauta, mais ensuite elle eut de la peine. Bien que très jeune, elle se souciait déjà beaucoup des autres. Elle n'aimait pas "voir", ou plutôt savoir, des gens malheureux. En tâtonnant, elle se dirigea avec ses mains vers la source des pleurs. Elle finit par toucher une petite main gantée, puis une tête, qu'elle caressa tout doucement, tout en disant d'une petite voix "Ne pleure pas.". Nicholas releva la tête et vit Lyra, croisa son regard inquiet, ses beaux yeux qui ne verraient plus jamais. Qu'elle s'inquiétât pour lui fit couler de nouvelles larmes, mais il essaya peu à peu de se calmer pour ne pas l'inquiéter plus.
- D'accord, je ne pleurerais plus.
Trouvant sa voix étrangement familière, mais étant pourtant incapable de mettre un nom sur cette voix, Lyra demanda :
- Comment tu t'appelles ?
- Nicholas. Nicholas Matthew Price.
- C'est joli comme noms. Je m'appelle Lyra., dit-elle en souriant.
- Merci. Le tien est aussi très beau.
Si Lyra trouvait la voix de Nicholas étrangement familière, ce n'était pas parce qu'elle l'avait déjà entendue au moment de leur rencontre, chose qu'elle avait oublié, mais pour une toute autre raison. Durant les deux semaines qu'elle avait passé dans le coma, Nicholas était venu la voir tous les jours et était resté longtemps à son chevet. Il n'avait pas passé tout ce temps sans rien faire. Bien au contraire. Il avait souvent prié pour qu'elle se rétablisse et même s'était excusé les fois où ils étaient seuls. De plus, même si son regard était souvent fixé sur le visage de Lyra, guettant le moindre changement, il ne restait pas silencieux à attendre. Il lui lisait des histoires (celles de son enfance à lui, mais aussi celles dont il avait appris qu'elles étaient les préférés de Lyra), lui parlait de son chien qui allait mieux et des autres animaux de sa famille. Il lui jouait même du violon alors qu'il n'était qu'un débutant et faisait encore beaucoup d'erreur. Malgré les fausses notes il y mettait vraiment tout son coeur, espérant qu'un jour cela provoquerait le réveil de Lyra. En voyant leur fille être gentille avec Nicholas et sourire de bon coeur. Nikos et Athénaïs Vasirilis avaient chaud au coeur. D'autres personnes n'aurait pas laissé Nicholas venir tous les jours et rester au chevet de leur fille et peut-être même l'aurait puni, ou bien l'auraient jeté hors de chez eux en apprenant la cécité de Lyra. Cependant les deux Vasirilis n'étaient pas ainsi. Ils trouvaient au contraire qu'ils avaient bien fait d'accepter la présence du jeune garçon. Il était à peine plus âgé que leur fille, mais l'accident l'avait fait mûrir et il était flagrant qu'il s'inquiétait beaucoup pour Lyra et se sentait coupable. Leur précieuse fille était désormais aveugle, mais peut-être qu'avec la présence de sa famille et la compagnie de Nicholas, si le garçon le voulait bien, elle surmonterait cette épreuve. Ils se rapprochèrent des deux enfants en regardant tendrement leur plus jeune fille.
- C'est Nicholas qui a appelé à l'aide quand tu es tombée et donc grâce à lui qu'on t'a rapidement retrouvée et amenée ici.
- Merci Nicholas, dit alors Lyra avec un sourire radieux.
En entendant ces mots, Nicholas resta un moment sans voix et on pouvait lire son émoi et sa culpabilité dans ses yeux. Il ne méritait pas ces remerciements. Tout était de sa faute. Il aurait été plus normal qu'elle lui en veuille pour ce qu'il lui avait fait, plutôt qu'elle le remercie. Même dans les yeux des parents de Lyra, il ne lisait aucune colère. Ceux-ci échangèrent un regard puis se tournèrent vers leur fille:
- Lyra, ma chérie, ton père et moi devons te parler d'une chose importante. Surtout tu ne dois pas avoir peur de ce que ton père va te dire, tu ne dois pas oublier que nous sommes là pour toi, dit Athénaïs en prenant sa fille contre elle.
- Ma petite Lyra, tu te rappelles quand tu es tombée ? Ta tête a heurté une pierre et le choc t'a fait dormir longtemps, très longtemps. Hélas, il semblerait que ce ne soit pas tout. Ta vue a été affectée par ce coup. C'est pour cela que tu penses qu'il fait noir, Lyra.
Du haut de ses quatre ans, la petite Lyra avait du mal à suivre le raisonnement de son père, mais était très inquiète en raison du sérieux de sa voix et de ce qu'elle eut l'impression de comprendre à la fin.
- Il ne fait pas noir ?
- Non. La chambre est très éclairée.
- Je vais rester dans le noir ?, demanda-t-elle d'une toute petite voix.
- C'est possible, répondit Nikos, tandis que son regard et celui de sa femme se troublaient.
- C'est parce que j'ai fais queque chose de mal ? , demanda Lyra, blottie contre sa mère.
Cette question fit encore plus mal au coeur à Nicholas qu'aux deux parents, et pourtant ces deux derniers souffraient. Si Lyra avait demandé cela c'est parce qu'elle se souvenait vaguement avoir quitté la propriété, brisant ainsi sa promesse de ne pas trop s'éloigner. Elle fut rapidement contredite. Non elle n'avait rien fait de mal. C'était un accident. Nicholas, la tête penchée, les yeux fixés sur le sol, serrait les poings. Même si ni Lyra ni ses parents ne lui en voulaient, il avait le coeur serré. Il était la cause de ce drame qui secouait la famille Vasirilis. Il ne supportait pas que Lyra ait l'impression d'avoir été punie. Ce jour-là, Nicholas prit une décision : Si on le lui permettait, il continuerait de venir voir Lyra tous les jours et de veiller sur elle. Comme il était encore jeune il ne pouvait pas faire grande chose, mais il ferait de son mieux pour lui tenir compagnie et lui changer les idées. Il ne voulait plus qu'elle souffre à nouveau. De son côté Lyra restait silencieuse dans les bras de sa mère. Jugeant qu'elle avait eu beaucoup d'émotions en peu de temps, ses parents décidèrent de la laisser se reposer. Cependant, ils acceptèrent que Nicholas reste à ses côtés à condition de ne pas trop la fatiguer et firent même amener Apollon, un golden retriever que Lyra aimait beaucoup. C'était d'ailleurs elle qui avait trouvé son nom. Apollon monta sur le lit et rejoignit sa petite maîtresse, qui se mit à le caresser lentement. Des larmes commencèrent à perler au coin de ses yeux, au fur et à mesure qu'elle assimilait que ce ses parents lui avaient dit et qu'elle prenait conscience de ce qu'elle avait perdu, et elle plongea sa tête dans la fourrure dorée d'Apollon. Nicholas, qui avait finit par relever la tête et n'avait pas quitté Lyra du regard après qu'ils se soient retrouver seuls, avait eu le temps de remarquer ses larmes et il percevait le bruit de ses pleurs. Il lui semblait qu'elle n'avait pas voulu faire de peine à ses parents en pleurant devant eux et qu'elle s'était retenue. Le coeur serré, il prit son violon et se mit à jouer. Les notes n'étaient pas jouées de manière très sûre et certaines étaient fausses, mais il ne s'arrêta pas pour autant. Lyra continua un temps de pleurer, mais cette mélodie su toucher son coeur et peu à peu les larmes se tarirent et elle se calma, levant les yeux vers le jeune musicien. Ce furent les prémices d'une belle amitié.

Durant les premiers jours qui suivirent sa sortie du coma, Lyra due rester alitée, car son entourage préférait qu'elle reprenne des forces. Ce ne fut donc qu'au bout de quelques jours qu'elle eut la permission de se lever et de faire quelques pas. Ses premiers pas furent hésitants. Elle avançait lentement les bras un peu tendus devant elle pour pouvoir sentir à l'avance les possibles obstacles si elle en rencontrait. Le premier fut un animal, plus précisément un chien qui aboya. Les petites mains de Lyra rencontrèrent une fourrure douce et soyeuse et montèrent lentement jusqu'à la tête. Le chien se laissait faire tranquillement tandis que la petite fille le redécouvrait. Elle l'entoura de ses bras et dit en souriant "Apollon ! ". On peut dire en quelque sorte que ce fut le début de sa redécouverte, avec ses mains,  du monde qui l'entourait. Il est vrai que c'était une petite fille câline avec ses proches et qui aimait caresser les animaux, mais mis à part cela elle n'avait jamais été très tactile. Au contraire, elle était plutôt du genre observatrice. Elle regardait ce que faisaient ses parents, ses frères et soeurs, les domestiques et même les animaux, qu'ils soient magiques ou non. Elle regardait aussi les fleurs, les arbres, le ciel bleu et le mouvement des vagues au rythme des courants et des marées. Quand on lui lisait des histoires, les illustrations l'attiraient autant que ce qu'on lui racontait. En devenant aveugle, ses autres sens, comme le toucher et l'ouïe devinrent plus importants. La douceur était l'une des sensations qu'elle préférait au toucher et ses mains s'éternisaient fréquemment sur ce qu'elle trouvait doux. Cependant elle appréciait aussi les objets en bois. Ses mains se promenaient dessus et elle devinait ainsi de quel objet il s'agissait ou ce qu'il représentait si c'était une petite sculpture. Les premières sculptures en bois qu'elle reçut étaient un peu rudimentaires, car elle avaient été faites par Nicholas. Le jeune garçon avait appris en regardant faire un domestique dont le père était artisan. Il avait trouvé intéressant de pouvoir créer de tels objets à partir d'un petit morceau de bois et avait voulu en faire profiter sa nouvelle amie. Au fil du temps, Nicholas s'améliora et ses objets sculptés devinrent plus délicats et raffinés.

Attirée par la musique dès son plus jeune âge, Lyra développa peu à peu une passion pour celle-ci. Elle voulait être capable de jouer d'un instrument comme Nicholas, mais aussi comme Léone et d'autres membres de sa famille. Pour elle, la musique était une chose merveilleuse et avait le pouvoir de toucher le coeur des êtres vivants. Une musique jouée avec son coeur, qu'elle soit belle et parfaite ou comprenne des fausses notes, était pour elle l'un des plus beaux sons qui existaient, avec les voix de ceux qu'elle aimait. Durant toute son enfance, elle s'entraîna donc régulièrement à jouer de la harpe, puis également par la suite du violon et du clavecin. Elle faisait de son mieux et presque tous les jours on pouvait entendre des notes de musique provenant de la pièce où elle s'entraînait. Elle devint d'ailleurs encore plus assidue à ses leçons, même si elle était parfois un peu rêveuse, quand Nicholas partit pour Poudlard (mais ne nous avançons pas trop dans le temps pour l'instant). Nicholas tint sa promesse de veiller sur Lyra et les deux enfants passèrent la plus grande partie de leur temps ensemble durant leur enfance. Chaque jour, quand Nicholas avait terminé ses leçons, il venait voir Lyra, parcourant ainsi les quelques mètres qui séparaient leurs maisons respectives. Il amenait parfois avec lui son chien, Rufus, ignorant qu'il était la cause de leur rencontre à Lyra et lui. De son côté, quand elle n'était pas avec Nicholas ou n'avait pas de leçons, Lyra jouait avec ses animaux (ou les autres présents sur le domaine des Vasirilis), les câlinait et prenait soin d'eux, ou alors passait du temps en famille. Tous n'acceptait pas forcément la présence de Nicholas, mais aucun n'aurait osé le dire en présence de Lyra, de crainte de lui faire de la peine ou de lui remémorer de mauvais souvenirs en évoquant l'accident. Son grand frère Léone par exemple n'appréciait pas Nicholas et se méfiait de lui allant jusqu'à le surveiller. Cependant il supportait sa présence, car ses parents lui avait demandé d'être gentil avec lui et également pour Lyra qui appréciait la compagnie du jeune garçon. Nicholas s'entraînait par ailleurs très durement à maîtriser son don. Il ne voulait plus faire de mal à qui que ce soit et encore moins à Lyra. Il portait continuellement des gants pour éviter le contact de peau à peau. De plus, il ne pouvait s'empêcher de se crisper quand par hasard les doigts de Lyra effleuraient son visage. Même si le contact était plutôt bref à ces moments là, il se concentrait et priait pour que son pouvoir maudit se tienne tranquille et qu'elle n'ait pas mal.

Ce que tout le monde ignorait sans doute à l'époque de l'accident de Lyra, c'est que dans les premiers jours qui suivirent l'annonce de sa cécité et même après qu'elle eut repris des forces et réintégré sa propre chambre, la jeune Vasirilis était plutôt effrayée. Dans la journée, elle pouvait compter sur la présence des membres de sa famille, de Nicholas, des domestiques et puis elle avait toujours Apollon avec elle. Mais la nuit elle était seule. Seule dans sa nuit si obscure et sans échappatoire. Quand elle pouvait encore voir, ce dont elle avait peur était l'obscurité et elle avait besoin qu'il y ait une petite lumière près de son lit pour se sentir plus rassurée. Or, depuis son réveil, après deux semaines dans le coma, elle était tout le temps dans le noir. Elle ne percevait absolument aucune lumière. La seule lumière et les seules couleurs qu'elle voyait étaient dans son cœur et sa mémoire. Si elle avait été plus grande, peut-être n'aurait-elle pas eu peur du noir ou aurait-elle essayé de se rassurer en pensant à comment c'était quand elle voyait : qu'il ne faisait pas tout noir car il y avait une petite lumière. Oui mais voilà elle était encore petite. Ses petites mains se crispaient sur les couvertures et elle espérait que quelqu'un vienne. Elle aurait aimé rejoindre l'un de ses frères et sœurs, mais elle n'osait pas. Elle connaissait le chemin pour s'y rendre, mais hélas elle était si bouleversée qu'elle avait dû mal à bien s'en souvenir précisément et avait peur de se perdre. Elle restait donc seule dans sa chambre, recroquevillée sur elle-même, serrant fortement un coussin tout en pleurant. Parfois ses pleurs réveillaient Apollon et le bon chien rejoignait sa petite maîtresse, qui finissaient par s'endormir contre lui épuisée. Ce que l'on peut se demander c'est si c'était vraiment le noir qui effrayait tant la petite fille ou s'il y avait autre chose. Elle avait, il est vrai, peur du noir, comme beaucoup d'autres enfants, mais ce qu'elle craignait aussi c'était la solitude. Le fait de ne rien voir la coupait un peu du monde qui l'entourait. Si personne ne parlait, ne faisait de bruit d'une manière ou d'une autre ou n'était assez près pour qu'elle puisse sentir son contact, pour elle, c'était comme si elle était seule. Dans de telles conditions elle ne pouvait pas savoir en rentrant dans une pièce s'il y avait quelqu'un, sauf en avançant à l'aveuglette. Durant sa convalescence, les seules fois où le sommeil ne l'emporta pas épuisée et les yeux rouges d'avoir pleuré, furent celles où elle s'endormit au son du violon de Nicholas ou de la voix de celui-ci lui racontant une histoire. Ces fois là, elle s'endormait le visage paisible ou souriant et ne se réveillait pas avant le lendemain matin. La voix de Nicholas lui lisant une histoire ou lui en racontant une qu'on lui avait dit ou qu'il avait inventé, Lyra put l'entendre durant toute son enfance et même après. Ces histoires étaient soient issues de livres pour enfants soit des contes et des légendes. Il s'avéra bien vite que Lyra et Nicholas partageaient un goût commun pour ces histoires, goût qui perdura même quand ils devinrent plus grands. D'ailleurs on peut retrouver l'attrait pour ces légendes dans le cursus spécialisé (« Histoire et fouilles magiques) choisit par Nicholas au bout de quelques années d'études à Poudlard. Parmi toutes les légendes que Lyra avait eu l'occasion d'entendre, celle sur les sirènes lui était connue depuis l'enfance. La première personne à la lui avoir racontée était sa grand-mère paternelle et la seconde n'était autre que Nicholas. Si elle trouvait certains passages très beaux, c'était malgré tout une légende plutôt triste à ses yeux. Si seulement le roi de cette légende avait fait preuve de plus de bonté, de discernement et de gratitude, voilà ce qu'elle pensa plus grande en réécoutant cette légende. Petite, elle disait que le roi n'aurait pas dû être méchant avec la sirène. Ce qu'elle aimait dans les histoires que Nicholas lui racontait, et dont elle ignorait au début qu'il les inventait pour elle, c'était la présence d'animaux tels que des chats, des chiens ou des oiseaux, mais aussi celle de créatures comme des boursoufs, des demiguises, des renards de feu ou des flereurs. Ces histoires mettaient en avant des qualités tels que la gentillesse, la générosité et l'entraide et se finissaient toujours bien.

Nicholas ne se contentait pas de lui raconter des histoires. En effet, il lui parlait aussi de ses leçons ainsi que de ses promenades avec Rufus, ramenant d'ailleurs parfois de celles-ci des souvenirs pour elle : des fleurs, des feuilles, des noisettes, des plumes trouvées au sol. De plus, il essayait de reproduire les chants d'oiseaux ou les bruits d'animaux pour qu'elle ait une meilleure idée de comment il avait vécu sa promenade. Par la suite, quand, au fil des années, Lyra et Nicholas se promenèrent dans le grand jardin de la propriété des Vasirilis, dans celui des Price ou dans des sentiers proches, le jeune garçon expliqua ce qu'il voyait à sa douce amie. Il arriva parfois que ce soit elle qui lui fasse remarquer certaines choses par un son qu'elle avait entendu, une odeur ou même une présence que son empathie animale lui faisait percevoir. Quand Nicholas fut en âge et partit pour Poudlard, cela provoqua un grand vide dans la vie de Lyra. Cela faisait plusieurs années qu'elle connaissait Nicholas et s'était habituée à le voir régulièrement. Ils n'étaient jamais restés plus d'une semaine ou deux sans se voir (façon de parler bien sûr). C'est pourquoi, au bout de ce laps de temps et même un peu avant, elle commença à se sentir un peu seule. Elle passait du temps avec les nombreux animaux de sa famille, avec des membres de sa famille et même des domestiques, mais ce n'était pas pareil. Que ce soit pendant les leçons ou moments de détente que Lyra et Nicholas partageaient ensemble avant, la petite fille regrettait l'absence de son ami, qui avait le don pour la faire sourire. Son grand frère Léone, absent pour la même raison que Nicholas, lui manquait aussi. Ses leçons de musique et de chant lui faisaient encore plus penser aux deux absents. Elle aimait entendre son grand frère jouer du piano et chanter et également les moments où elle avait l'occasion d'entendre Nicholas jouer du violon. C'était le même professeur qui leur enseignait l'art de jouer de cet instrument et ils prenaient donc leurs leçons ensemble bien qu'ils soient de niveau différent. Concernant ses leçons de chant, cela lui rappelait les encouragements de Nicholas et les compliments qu'il avait fait, quand il l'avait entendu chanter. Lyra aimait chanter depuis toute petite, mais avec le temps elle était devenue plus timide et ne chantait plus que quand elle était seule, avec ses animaux ou pendant ses leçons de chant. Ce n'est que vers l'âge de dix ans que ces leçons de chant étaient venues s'ajouter aux autres et elle avait encore du mal à se détendre et bien chanter en présence de son professeur. Elle y arrivait mieux quand elle était seule. Une fois Nicholas l'avait surpris en train de chanter, quand il était venu la voir, et il était donc depuis l'un des seuls à savoir comment elle chantait vraiment quand elle était détendue et mettait son cœur dans sa chanson. Un jour, alors que Nicholas était à Poudlard depuis quelques semaines, Lyra, qui jouait avec Apollon et des boursoufs, eu la surprise d'apprendre qu'elle avait reçu une lettre. Sa surprise se mua rapidement en joie et curiosité quand elle en apprit le destinataire : Nicholas. Elle alla aussitôt voir sa gouvernante pour qu'elle lui lise la lettre. Le jeune garçon y disait qu'il allait bien, qu'il avait été répartit à Poufsouffle -comme son frère Léone – et qu'il partageait une chambre avec un camarade de première année. Les cours étaient intéressants et chaque jour il découvrait petit à petit le grand château. Dans sa lettre, il demandait aussi comment elle allait, comment se passait ses leçons et lui promettait de lui réécrire bientôt. Il tint parole et fit même plus que cela. Durant toute la première année de Nicholas à l'école des sorciers, Lyra reçu régulièrement des lettres de lui. De son côté, elle lui en envoyait tout autant, lui parlant de ses leçons, des animaux avec qui elle passait du temps, des nouvelles histoires qu'elle avait entendu. Elle écrivait ses lettres elle-même. Petite, avant de devenir aveugle, elle avait apprit à lire et savait écrire quelques mots. Après son accident, elle avait continué d'apprendre l'orthographe, la conjugaison et la grammaire mais un peu différemment des gens voyants. Cependant, comme elle ne pouvait pas se relire et qu'elle écrivait lentement pour ne pas se tromper et aussi écrire droit, elle n'écrivait qu'à de très rares occasions et en l'occurrence à cette époque uniquement lors de ses échanges par lettres avec Nicholas et parfois aussi Léone, dont elle prenait également des nouvelles. Elle fut très heureuse quand ils revinrent tous deux pour les vacances d'été. Si elle n'avait pas été aveugle, elle aurait pu constater qu'ils avaient un peu grandit et aussi que Nicholas ne portait pas de gants à son arrivée. Durant toute leur enfance, il en avait toujours porté et la petite fille qu'elle était ne s'était jamais posée de questions à ce sujet. Elle pensait le connaître assez bien, mais ignorait tout du don du jeune garçon. Ce ne fut que quelques jours après le retour de Nicholas que Lyra se rendit compte de l'absence des gants. Elle essayait de se rappeler des pas de danse pour montrer à Nicholas, et aussi par la suite à son frère, ce qu'elle avait appris en son absence, mais elle était un peu perdue et mélangeait les pas. Elle avait également un peu la tête qui tournait. Nicholas vint alors la soutenir et, une fois qu'elle eut récupéré, il la guida dans ses pas, devenant à cette occasion son cavalier. Au début, il allait lentement et lui indiquait les pas, mais au bout de quelques minutes ils dansaient tous les deux plus naturellement même s'il arrivait encore parfois à Lyra de se tromper. C'est durant cette danse, une main posée dans celle de Nicholas, qu'elle remarqua qu'il ne portait plus de gants, contrairement à son habitude, et qu'elle pouvait sentir la chaleur de sa paume. Elle savait qu'elle pouvait faire confiance à ces mains et surtout à leur propriétaire. Ce dernier la retiendrait si jamais elle trébuchait. De plus, en dansant avec elle, non seulement il lui apprenait les pas mais lui évitait de se blesser  en se cognant à un meuble, ce qui aurait pu arriver si elle avait continué de s'entraîner seule. Ce fut leur première danse ensemble, mais il y en eu également d'autres durant le reste des vacances.

A l'issue de celles-ci, Léone et Nicholas repartirent pour Poudlard, accompagnés,  comme l'année précédente de la plus âgée de ses sœurs,  mais également cette année-ci de son frère Pavel et de son autre sœur. Se retrouvant encore plus seule que lors de la précédente année scolaire, Lyra se consacra à ses leçons et ses passes-temps. Comme ses parents étaient assez occupés et absents eux-aussi elle se tournait vers sa gouvernante, d'autres domestiques qu'elle connaissait depuis toujours, et bien sûr vers ses animaux. Il ne se passait pas une journée sans qu'elle accorde du temps et de l'attention à tous les animaux de la propriété comme par exemple les boursoufs, Gaia et son groupe, mais aussi Apollon et les nombreux chats, chiens, ainsi qu'oiseaux en tout genres. Les lettres de Nicholas continuaient de lui parvenir et la rendait toujours heureuse. Hélas, cette année ne fut pas des plus roses pour elle. En effet, un beau matin, elle apprit la mort de Black. Le vieux poney s'était éteint dans son sommeil. Cela attrista Lyra, mais le pire était encore à venir. Quelques mois plus tard, une semaine ou deux avant la fin de l'année scolaire, ce fut au tour de ce brave et tendre Apollon. La mort de son chien adoré causa beaucoup de chagrin à Lyra. Elle le connaissait depuis si longtemps. Il avait été là pour la rassurer et lui changer les idées quand elle n'allait pas bien. Elle se rappelait quand petite elle s'endormait en pleurs contre lui parce qu'elle avait peur. Depuis cette époque, il avait toujours dormi dans sa chambre, comme s'il voulait être là au cas où sa petite maîtresse aurait besoin de lui. Suite à sa perte, elle conserva le coussin sur lequel il dormait et parfois le soir elle le serrait contre elle en pleurant, en repensant aux bons moments qu'elle avait partagé avec son chien au nom aussi rayonnant que son pelage. Sans doute dans le but d'apaiser son chagrin, on lui donna deux des petits qu'avait eu Apollon quelques années avant avec une des chiennes de la maison. Il s'agissait d'un mâle, Cyrus, et d'une femelle, Nikè. Ils ne pourraient bien sûr jamais remplacer leur père, mais ils réchauffèrent le cœur de Lyra, qui leur accorda bien vite autant d'attention qu'à son cher disparu. Quand ses frères et sœurs et Nicholas revinrent, cela lui permit de se changer un peu les idées. Se souciant de Lyra et profitant de la portée qu'une chatte de chez lui avait eu, il lui amena un jour un chaton, auquel elle donna le nom de Mel. Le jeune homme s'inquiétait pour son chien Rufus, qui commençait à être vieux, et comprenait donc le chagrin que devait ressentir Lyra d'avoir perdu un vieil ami. Entourée d'animaux détendus et joyeux, Lyra percevait leurs sentiments grâce à son empathie animale et se sentait un peu mieux.

Cette quiétude retrouvée n'allait hélas pas durer. Une après-midi, Lyra et Nicholas allèrent se promener dans la forêt voisine, car le jeune homme voulait faire découvrir à son amie un lieu paisible recouvert de fleurs sauvages et à proximité d'une cascade. C'était un lieu qu'il trouvait très beau et il pensait que Lyra pourrait en profiter également à travers le parfum des fleurs et le bruit de l'eau. Ils parvinrent jusqu'à ce lieu sans encombre et Lyra fut, comme il l'espérait, enchantée par ce qu'elle percevait : les différents parfums des multiples fleurs sauvages, le son de la cascade qu'elle entendait au loin, la légère brise sur sa peau. Le flereur, qu'ils avaient pris pour les accompagner, étaient quant à lui partit à la poursuite d'un animal qu'il avait sentit durant leur marche et ne les avait pas encore rejoint. Lyra profitait du calme du lieu et du temps agréable tout en tressant des couronnes de fleurs. Elle s'apprêtait à en déposer une sur la tête de Nicholas quand ils furent interrompus.

Etaient-ce des brigands, revenant de l'endroit où ils avaient caché leur butin, ou des hommes travaillant au marché aux esclaves ou dans les camps de ces derniers ? Difficile à dire. La seule chose de sûre est qu'ils étaient ivres et dangereux. Un homme ayant de mauvaises intentions est très dangereux, mais il l'est plus s'il est ivre et encore plus s'il est armé, que ce soit d'une baguette ou d'une arme blanche. Or là il y en avait trois qui correspondaient à ce signalement. Nicholas se rapprocha de Lyra et lui dit de ne surtout pas s'éloigner de lui et de faire attention car il y avait un groupe d'individus suspects. Voyant l'un d'eux approcher, Nicholas se leva et se mit devant Lyra pour la protéger. L'inconnu, un homme un peu pataud, qui empestait l'alcool et avait un sérieux embonpoint, avait remarqué, comme ses camarades, les deux jeunes gens et, l'esprit encore plus désinhibé qu'en tant normal, avait été attirée par Lyra. Peut-être lui rappelait-elle quelqu'un allez savoir... Il tendit la main vers elle, mais Nicholas se mit entre elle et lui et repoussa sa main en lui demandant de les laisser tranquille. Cela contraria l'homme qui prit son élan pour donner un coup de poing au garçon, cependant celui-ci fut plus rapide. En effet, ayant remarqué que l'homme tanguait, il s'était dit qu'il ne devait pas être stable sur ses jambes, c'est pourquoi il le poussa, parvenant à lui faire perdre l'équilibre. Sa chute laissa l'homme complètement sonné. Il ne poserait plus de problèmes avant un certain temps. Hélas ses deux comparses étaient bien plus belliqueux que lui, surtout un. Vous allez sans doute me dire « Si le premier était armé, pourquoi a-t-il utilisé ses poings ? ». Tout simplement parce que quand il était saoul il était du genre à laisser parler ses poings. Les deux autres hommes étaient tout aussi saouls que la premier, mais tenaient mieux l'alcool que lui. Ils ne tanguaient donc pas encore et étaient un tout petit peu plus cohérents dans leurs pensées. Ils ne l'étaient cependant pas assez pour se rendre compte qu'ils avaient à faire à des jeunes gens de bonnes familles. Et puis même s'ils l'avaient remarqué, ce seraient-ils arrêtés et excusés ? J'en doute. L'un des deux hommes se dirigea en courant vers eux, l'arme à la main. A cet instant-là, Nicholas hésita. S'il attendait l'homme et restait près de Lyra, cette dernière courait le risque d'être blessée durant le combat et il ne le voulait pas. En même temps, s'il s'éloignait trop, cela la mettait en danger aussi. Finalement, il brandit son épée et se dirigea vers l'homme, tout en restant à une distance respectable de Lyra et jetant en coin un coup d'oeil au deuxième homme qui n'avait pas encore bougé. Le combat ne tarda pas à débuter. Heureusement que Nicholas s'entraînait depuis des années et était persévérant, parce sinon il aurait eu des difficultés. De son côté Lyra était très inquiète. Elle ne savait pas ce qu'il se passait et n'entendait que le bruit des armes qui s'entrechoquaient. Quand elle entendit le bruit d'une brindille craquer près d'elle, c'était déjà trop tard. Une personne lui saisit le poignet et en tirant la força à se relever. La personne était si brusque que ne ce ne pouvait être Nicholas. Ses mains à lui étaient douces et chaudes et non brutales, calleuses et poisseuses. En plus l'air était empreint d'une odeur désagréable. Lyra était inquiète de ce qui allait lui arriver, mais surtout elle était inquiète pour Nicholas. Est-ce qu'il allait bien ? Tout en se débattant elle cria d'une voix inquiète :
- Lachez-moi ! Nicholas ? Nicholas !
Combattant toujours le jeune homme ne s'était pas rendu compte que le troisième homme avait bougé, car le deuxième lui bloquait la vue et qu'il devait être attentif à ses moindres gestes pour éviter des blessures qui pourraient s'avérer mortelles. Il venait de réussir à faire voler au loin l'épée de son adversaire, quand soudain il entendit le cri de Lyra. Inquiet il se tourna vers la source du cri et vit Lyra soulevée par un bras par l'un des hommes et qui ne touchait plus terre. C'est ce moment que choisit son adversaire pour le poignarder, avec une arme qu'il avait sortit de sa chaussure. Atteint au côté, le visage de Nicholas se crispa, mais il réussit malgré tout à mettre son adversaire hors d'état de nuire, car il avait en lui, au delà de la douleur, la rage de vaincre et d'aller secourir Lyra. Or, pendant qu'il se battait, le troisième homme, après avoir jeté un coup d'oeil avide à sa prisonnière, qui rapporterait selon lui un bon prix, eut la mauvaise idée de sortir une petite flasque d'alcool, qu'il avait gardé secrète de ses comparses. Il voulait profiter que l'un était évanoui et l'autre en train de se battre pour la boire. De plus, il se disait que leur prisonnière leur permettrait de se payer une nouvelle tournée à la taverne et peut-être même quelques services dans l'une maison de vice tenue par les De Lioncourt. Il s'avéra bien vite que boire plus était une très mauvaise idée. L'alcool était fort et l'esprit du malfrat dérivait de plus en plus vers ce qu'ils allaient gagner, ce qu'il allait gagner s'il s'éclipsait avec la prisonnière. Voulant s'enfuir sans bruit, il recula sans réfléchir tout en forçant Lyra à le suivre. Or, il trébucha sur un rocher à quelques mètres du bord de la falaise. Lyra eut moins de chance car elle fut entraînée dans le vide. Voilà ce qui aurait pu arriver si la forêt n'avait pas appartenu aux Vasirilis et si elle n'avait pas été protégée par des sorts contre les personnes malintentionnées. Or, elle l'était. Ils ne furent donc pas attaqués par ces ignobles individus et même ne les rencontrèrent jamais.

Cependant, la raison pour laquelle ils furent interrompus était tout aussi délicate et périlleuse que l'attaque de malfrats imaginée au-dessus. Nicholas regardait Lyra en souriant, heureux que le lieu qu'il lui avait fait découvrir lui plaise. Tout à coup, une impression étrange le poussa à tourner la tête. C'est alors qu'il les vit : des araignées de tailles différentes arrivaient en grand nombre. En voyant les plus grandes d'entre elles, il comprit qu'il ne s'agissait pas d'araignées ordinaires mais d'une créature magique qui en avait la forme, plus précisément une acromentula. A ce moment-là il s'agissait même de plusieurs acromentula. En faisait un rapide calcul, sans oublier les plus petites qu'il avait vu et qui n'étaient pas toutes cachées par des hautes herbes, il estima qu'il devait y en avoir une trentaine environ. Il avait entendu parler de ces créatures, mais il n'en avait encore jamais vu autrement qu'en illustration dans des livres. C'était la toute première fois qu'il en voyait en vrai et le grand nombre de ces créatures rendait la rencontre inquiétante. De son côté, Lyra, sur le point de déposer une couronne de fleurs sur la tête de Nicholas, s'était figée. Elle avait ressentit plusieurs présences animales et des sentiments confus, qui s'étaient éclaircis au fil des minutes. La peur qu'elle avait cru percevoir et qu'elle ressentait parfois encore légèrement, avait laissé la place à deux sentiments encore plus forts : la détermination et la haine. Elle ignorait encore de quel genre d'animaux il s'agissait mais une chose était sûre ils étaient en colère. Contre qui et pourquoi elle ne le savait pas.
- Lyra, nous avons de la compagnie. J'ignorais qu'il y avait des acromentulas dans cette forêt.
- Des acromentulas?! Je n'ai rien entendu non plus à ce sujet.
La jeune fille était un peu stressée en apprenant qu'il s'agissait d'acromentulas. Même si elle aimait les animaux, qu'ils soient magiques ou non, certains, comme les acromentulas, lui faisaient peur. Quand elle était toute petite, avant qu'elle ne perde la vue, elle avait vu une fois une acromentula géante, durant un séjour en Grèce, et elle avait été effrayée par sa grande taille, ses multiples pattes et son apparence. A l'époque elle avait même fait plusieurs cauchemars où elle était poursuivie par cette immense créature, qui, dans certains de ses rêves ne cessait de croître en taille. De plus, dans des histoires qu'on lui avait raconté, les acromentulas faisaient fréquemment partie du groupe des méchants, avec en autres les loups-garous. En grandissant, Lyra avait donc gardé une certaine crainte envers les acromentulas. Il est vrai qu'il ne faut pas juger quelqu'un ou quelque chose sur l'apparence, mais c'est difficile de faire disparaître l'angoisse et la peur quand on les ressent. Intéressons-nous de plus près à ces animaux magiques. Les acromentulas, qui se trouvaient devant Lyra et Nicholas, n'étaient pas de cette forêt. C'étaient des nouvelles venues et malgré l'importance de leur groupe, ce dernier avait été à une époque bien plus grand. Il avait compté jusqu'à des centaines d'acromentulas de toutes tailles (même des milliers à une époque antérieure). Celles qui avaient interrompus les deux amis étaient des rescapées. Tous les autres membres de leur groupe avait péri d'une manière ou d'une autre : soit dans leur contrée d'origine, soit durant le voyage. Pendant des siècles, les acromentulas avaient vécu en paix dans les profondeurs d'une forêt anglaise inconnue de tous. Hélas, au fil du temps, des sorciers s'étaient appropriés des terres avoisinantes et finalement la forêt. Des chasses avaient été organisées dans celle-ci pour distraire des nobles et de grands amateurs de chasse. Les cadavres d'acromentulas géantes étaient des trophées prisés, mais même les plus petites souffraient de cette chasse abusive. De générations en génération d'acromentula, la peur ou la haine des hommes s'étaient faites plus présentes. Une très vieille acromentula, qui avait vu périr des dizaines de ses enfants, avait décidé qu'il était temps pour les rescapées de partir en un lieu plus paisible et moins dangereux, loin de la folie des hommes. Durant leur voyage, les plus grandes acromentulas du groupe avait attaqué des sorciers et même des moldus parce qu'à leurs yeux ils représentaient une menace pour les plus jeunes. Telles étaient les acromentulas se trouvant non loin de Lyra et Nicholas. Fatiguées par leur long voyage et encore emplies de haine envers ceux qui les avait obligés à partir de leur terre natale, la vue de deux humains, certes jeunes mais qu'importait leur jeunesse, dans cette forêt qu'elles avaient choisit pour s'établir, les mit en colère. Ne pourraient-elles être en sécurité nul part ? Même si Lyra et Nicholas n'avaient pas esquissé un geste et ne se montraient pas menaçants, les plus jeunes avaient peur et quant aux plus âgées elles les jaugeaient du regard et se montraient méfiantes. Du côté des deux jeunes enfants, ni l'un ni l'autre ne bougeaient. Lyra, parce que sa peur datant de son enfance la paralysait et qu'elle se demandait si par hasard ils n'avaient pas suscités d'une manière ou d'une autre la colère de ses créatures sans le savoir, en entrant dans leur territoire par exemple. Nicholas, quant à lui, s'était rapproché de Lyra dès qu'il avait aperçu les araignées et depuis observait celles-ci pour juger de la manière d'agir.
- Elles sont en colère, murmura Lyra, inquiète.
Nicholas passa un bras autour d'elle pour tenter de la réconforter un peu, même si lui aussi était un peu inquiet. Il y avait tellement d'acromentulas. Si jamais elles décidaient d'attaquer, ils seraient en mauvaise posture. Une grosse acromentula fit quelques pas dans leur direction et Nicholas ne la quitta pas du regard. Au fur et à mesure qu'elle approchait il se posait des questions. Fallait-il qu'ils se lèvent et s'éloignent lentement ? Ou qu'il sorte sa baguette par mesure de précaution ? Il opta pour la première solution et il se leva lentement tout en aidant Lyra à faire de même. Il lui prit ensuite la main pour pouvoir la guider et ils commencèrent à reculer. Ainsi ils voulaient montrer aux araignées qu'elles n'avaient rien à craindre d'eux et qu'ils voulaient juste s'en aller. Une deuxième araignée vint se joindre à la deuxième et plus ils reculaient plus le nombre d'araignées qui avançaient augmentait. Tout en reculant, Nicholas gardait un œil sur les araignées, mais également sur la falaise pour ne pas trop s'approcher du bord et même plutôt essayer de s'en éloigner. Quand cela devint difficile, il mena Lyra jusqu'à un arbre proche et la fit s'asseoir contre le tronc, tout en lui disant de faire attention et de ne pas bouger. Qu'il allait la protéger. Il sortit sa baguette et s'avança un peu. Il ne voulait pas faire de mal à ces créatures, mais pour protéger Lyra il était prêt à tout et si les araignées se montraient menaçantes envers eux, il n'aurait d'autre choix que d'agir. La vue de la baguette du jeune garçon provoqua un vent de peur chez les plus jeunes et de profonde colère chez les plus âgées. Leur colère et leur haine était telle que Lyra, submergée par ces émotions et sa propre peur, en était bouleversée. De plus, elle était très inquiète pour Nicholas, seul face à ce groupe en colère. De son côté le jeune homme, en voyant arriver rapidement certaines des araignées qui semblaient belliqueuses, plutôt que de les blesser et de s'attirer encore plus leur foudre, préféra jeter quelques sorts pour les garder à distance. Tant que Lyra entendait sa voix, elle se sentait rassuré, car cela signifiait que son ami allait bien. Au bout d'une demi-heure, elle ne l'entendit plus et cela l'inquiéta beaucoup. A tel point que, malgré sa peur, elle se releva. Que se passa-t-il exactement par la suite, difficile de le dire, car Lyra fut incapable de le raconter. Peut-être que des araignées avait réussit à contourner Nicholas et à se diriger vers Lyra. Ce que Nicholas put dire, quand il fut en état d'en parler, c'est qu'alors qu'il était aux prises avec une araignée plus grosse que les autres, il avait entendu Lyra crier. Inquiet, il s'était tourné dans direction et avait été très surpris et effrayé de ne plus la voir là où il l'avait laissé. C'est lors de ce moment d'inattention que l'araignée en profita pour lui donner un violent coup de patte, qui fit à Nicholas presque le même effet qu'un coup de poignard. Pour en revenir à Lyra et comprendre sa disparition, il faut savoir qu'elle avait faillit être attrapée par une aussi grosse araignée que celle avec laquelle Nicholas avait des difficultés. Elle avait reculé et le sol sur lequel elle marchait s'était peu à peu fissuré. Très érodée par les pluies des semaines passées, une partie d'une paroi rocheuse s'était fragilisée, puis finalement détachée quand elle avait dû supporter le poids de la grosse araignée en plus de celui de Lyra. Le sol s'était donc dérobé sous les pieds de la jeune fille qui s'était retrouvée dans le vide. Grâce ses multiples pattes, l'araignée coupable du drame avait réussit à rester accrocher au reste de la paroi encore stable et à se hisser en sûreté.

Ayant entendue un grondement et ne sentant plus le sol sous ses pieds, Lyra s'inquiéta. Elle avait beau tendre les bras elle ne sentait rien. Ce qui voulait dire... qu'elle était tombée de la falaise. En lui décrivant l'endroit où ils se trouvaient, Nicholas lui en avait parlé et l'en avait tenu éloignée. Au pied de la falaise, il n'y avait que des rochers, des cailloux, quelques arbres et non loin la rivière. Ne sachant pas bien nager, il y avait peu de chance, même en tombant dans la rivière qu'elle survive après une telle chute. La fin était-elle venue pour elle ? Allait-elle rejoindre Apollon, Black et son grand-père ? Ne pouvant rien faire pour elle-même, elle pria pour qu'au moins Nicholas survive. Il devait avoir une longue et belle vie. Tout à coup, elle entendit le jeune homme crier :
- Lyra ! Lyraaaaaaaaaaaaaaaaa !
Elle pouvait sentir de l'inquiétude dans sa voix et bien que cela lui aurait fait de la peine en tant normal d'entendre une telle tonalité dans sa voix, là elle s'en moquait. Le plus important était qu'il semblait aller bien. Quelques minutes, que dis-je quelques secondes plus tard, Lyra sentit tout à coup un corps contre le sien, une main pressant son dos et une autre posée délicatement sur sa tête. Dans le vide, une personne l'avait pris dans ses bras. Etait-ce son imagination ? Pour lui donner l'impression qu'elle ne mourrait pas seule ? Non.. Cette odeur... c'était celle de Nicholas... Pourquoi ? Pourquoi avait-il sauté ? Pressée contre le torse de son ami, elle sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Des larmes se mirent à couler de ses yeux où régnait une grande tristesse. Il n'aurait pas dû sauter. Même dans le but de la protéger. Il risquait de mourir ou d'être grièvement blessé. Elle eut tout à coup comme un vertige et elle perdit connaissance. Etait-ce vraiment cela ou y avait-il une autre raison derrière cette perte de conscience ? Mystère. Tandis que leur chute se poursuivait, Nicholas parvint dans un mouvement à se retrouver sous Lyra, dans l'espoir de la protéger quelque soit l'endroit où ils atterriraient. Cela se fit sur une surface dure mais instable ce qui leur fit faire quelques tonneaux. Malgré la blessure causée par l'acromentula et les autres sources de douleur qui apparaissaient au fur et à mesure, il ne lâcha pas Lyra et resserra au contraire son étreinte autour d'elle. Il avait sentit, durant leur chute, qu'elle ne bougeait plus et avait pensé que peut-être toutes ces émotions avaient été de trop pour elle et qu'elle s'était évanouie. Il souhaitait la protéger autant que possible des blessures, surtout à la tête, car il ne voulait vraiment pas revivre le même drame que des années auparavant. Cela avait été un choc pour lui de voir qu'elle était tombée de la falaise, emportée par un éboulement, et il n'avait pas supporté l'idée qu'elle puisse être blessée, ou même pire qu'il puisse la perdre. Ce n'est pas seulement qu'il voulait la protéger parce que c'était une amie et parce qu'il se sentait coupable de l'accident qui avait rendu celle-ci aveugle. Il y avait de ça bien sûr et cela lui aurait suffit pour sauter et se porter à son secours. Cependant, il y avait quelque chose de plus profond derrière son saut et son désir de la protéger plus que tout, même au péril de sa vie. Quand il avait vu Lyra tomber, c'est comme si son cœur avait raté un battement. L'idée qu'elle meure ou retombe dans le coma lui avait été insupportable. Il tenait tellement à elle. C'était celle sur qui il s'était promit de veiller et qu'il devait protéger. Son amie. Son petit ange de douceur. Il la connaissait depuis plusieurs années et il s'était habitué à sa présence, sa gentillesse, son innocence. Il lui fallait peu de choses pour être heureuse. Il craignait le jour où elle découvrirait qu'il était indirectement responsable de sa cécité, où elle ne voudrait plus de sa compagnie. Si jamais cela arrivait, cela l'attristerait mais il ne pourrait rien faire d'autre que s'incliner et accepter, tout en continuant secrètement de veiller sur elle de loin. Elle lui avait manqué durant sa scolarité, mais il avait mis cela sur le compte de l'habitude de la côtoyer tous les jours et sur le fait qu'il s'inquiétait pour elle. Il avait été heureux de la revoir au moment des vacances et il avait eu un peu mal au cœur en la sentant triste de la perte de son cher Apollon. Cependant, il avait fallut cette chute du haut de la falaise pour qu'il comprenne une chose : il était amoureux de Lyra. Même s'il avait tardé à en prendre conscience, cela faisait déjà plusieurs années que son amitié pour elle s'était peu à peu changée en amour. Qu'elle puisse être malheureuse, blessée ou même pire était ce qu'il craignait le plus. C'était la forme que prendrait son épouvantard s'il en rencontrait un dans le cadre d'un cours. Il est vrai que, comme je l'ai dit plus haut, cela le rendrait triste si Lyra un jour le repoussait et refusait sa compagnie en raison de l'accident qu'il avait provoqué involontairement. Malgré cela, ce qui comptait le plus pour lui était le bonheur et la sécurité de Lyra. Il ne voulait pas être une source de gêne ou de peine pour elle. Après cette explication de ses sentiments revenons à l'atterrissage plutôt brutal. Après plusieurs tonneaux, ils s'arrêtèrent enfin. Nicholas était allongé sur le dos, ses bras formant toujours un cocon protecteur autour de Lyra, toujours inconsciente, qui se trouvait sur lui. Avec quelques difficultés, car il avait mal un peu partout, Nicholas regarda vers Lyra. Elle respirait toujours et, autant qu'il pouvait en juger, ne semblait pas avoir trop souffert. C'est sur l'espoir que c'était vraiment le cas que le jeune homme sombra dans l'inconscience. Ce ne fut que quelques minutes après leur atterrissage que Lyra ouvrit les yeux. Un peu de temps lui fut nécessaire pour se remémorer ce qui s'était passé. Nicholas et elle étaient tombés de la falaise. Nicholas ! Comment allait-il ? C'est alors qu'elle réalisa que des bras l'entouraient et qu'elle sentit sous ses doigts le torse de quelqu'un. Elle reconnut l'odeur de Nicholas et lentement sa main parcourut le chemin jusqu'à son visage. Le jeune homme avait les yeux fermés et en posant sa tête contre son torse elle pouvait entendre son cœur. Malgré cette terrible chute, ils étaient tous les deux vivants ! En dépit de cette bonne nouvelle, Lyra était quand même inquiète, car cela ne signifiait pas qu'il n'était pas blessé. Elle-même avait un peu mal à la cheville alors qu'est-ce que cela devait être pour Nicholas qui avait pris les coups pour elle ! Elle prononça le nom de Nicholas plusieurs fois, mais celui-ci ne se réveilla pas. Etant aveugle, elle ne pouvait juger de l'état de son ami en l'observant. C'est pourquoi ses mains commencèrent à se déplacer lentement et prudemment sur la tête, les bras puis le torse de son ami. Arrivée non loin des côtés, elle sentit tout à coup une déchirure dans le vêtement et quelque chose sur ses doigts. Etait-ce du sang ? Elle se défit de sa cape et s'en servit pour recouvrir la blessure et appuyer dessus. Tandis qu'elle faisait cela, elle se rappela du sifflet qu'elle avait au cou et s'en servit. Si le flereur qui les avait accompagné en promenade était toujours dans la forêt, il y avait une possibilité qu'il vienne à elle en entendant le son du sifflet. Elle commençait à perdre espoir quand elle sentit une présence animale. C'était le flereur qui avait entendu sa maîtresse. Elle le fit approcher et accrocha un ruban autour de son cou, en lui disant : « Rentre à la maison et va chercher du secours. Tu comprends ? Va chercher de l'aide. » L'animal su s'acquitter de sa mission avec brio, car il revint environ une demi-heure plus tard suivit d'une bonne dizaine de personnes. Les deux enfants furent reconduits avec la plus grande précaution à la demeure des Vasirilis et soignés. Lyra avait quelques bleus et égratignures, ainsi qu'une cheville foulée, mais dans l'ensemble elle allait plutôt bien, contraire à Nicholas qui était plus mal en point. Tout comme elle il avait des bleus et des égratignures, mais il avait également, en plus de la blessure causée par l'acromentula, des côtes cassée, une épaules déboîtée et une jambe cassée. Durant tout le temps où des soins lui furent apportés, et même après, le garçon ne se réveilla pas. Bien qu'on lui ait conseillé du repos, Lyra ne voulait pas quitter le chevet de Nicholas. Elle s'inquiétait vraiment beaucoup pour lui et s'en voulait des blessures qu'il avait reçu en la protégeant. De plus, elle avait entendu le médecin parler d'un coup de patte et pensait que Nicholas l'avait peut-être reçu quand elle avait crié, que c'était sûrement de sa faute si une des acromentulas lui avait porté ce coup. Si jamais il arrivait quelque chose à Nicholas, qu'il ne survivait pas, elle ne se le pardonnerai jamais. Elle ne voulait pas perdre de nouveau une personne cette année-là. Il y avait déjà eu Black et ce brave Apollon. Ce qui gouverne toutes choses en ce monde ne pouvait pas lui arracher déjà son si cher ami. Sa peur de perdre Nicholas lui serrait le cœur et la faisait pleurer. Ce n'est que très tard dans la nuit, et après avoir lutté contre le sommeil, que Lyra s'endormit, assise sur une chaise et le haut du corps appuyé sur le lit, une main posée sur celle de Nicholas, dont elle avait guetté jusque là le moindre mouvement. Le jeune garçon se réveilla le lendemain à une heure très matinale. Les yeux fixés sur le plafond il mit du temps à réagir. Il y avait de quoi pourtant, car après tout la dernière chose qu'il avait vu était le ciel. Or là il était visiblement à l'intérieur. Tout lui revint en mémoire soudainement, et c'est dans un mouvement tout aussi vif qu'il se releva se demandant où il était et s'inquiétant pour Lyra. Ces mouvements brusques lui arrachèrent des grimaces de douleur et il constata qu'une grande partie de son corps étaient recouverts de bandages. La chute ne s'était pas faite sans mal pour lui. Il lui sembla entendre un petit bruit près de lui et sentit une main serrait la sienne. Il tourna alors la tête et eut la surprise et le plaisir de découvrir Lyra. Elle avait sans doute voulu rester à son chevet et s'était endormie. A l'époque où ils s'étaient rencontrés et où elle était tombée dans le coma après son accident une pareille scène mais inversée se serait sûrement produite si Nicholas avait eu la permission de rester autant qu'il le désirait au chevet de la fillette. Pour sa plus grande joie, Lyra semblait avoir souffert moins que lui durant la chute. Il était vraiment soulagé qu'elle n'ait rien de grave et était heureux d'avoir pu la protéger. Il lui caressa doucement la tête, passant sa main dans ses cheveux soyeux. Lyra sourit dans son sommeil et se réveilla peu de temps après. Sentant quelqu'un lui caresser la tête, elle demanda d'une voix pleine d'espoir :
- Nicholas ?
- Je suis là Lyra, ne t'inquiète pas, dit-il en lui caressant la tête tout en souriant.
- Tu ne dois pas trop bouger ! J'ai entendu le médecin en parler.
- Je suivrais tout tes ordres Lyra, ne t'inquiète pas, dit-il en lui caressant une dernière fois la tête avant de se recoucher.
- J'étais si inquiète pour toi, dit Lyra, en serrant la main de Nicholas et la portant à sa joue. Par ce geste, le jeune homme put sentir la chaleur du visage de Lyra, mais aussi des larmes qui perlaient au coin de ses yeux. C'étaient des larmes de soulagement et de joie.
- Ne pleure pas Lyra, dit Nicholas en essuyant ses larmes.
- Fais-moi plutôt un sourire, s'il te plaît.
Tel que Nicholas l'avait fait pour elle des années auparavant, Lyra cessa de pleurer, sécha ses larmes et lui fit un beau sourire.

La convalescence de Nicholas dura plusieurs semaines, mais par la suite il ne subsista heureusement aucune séquelle, si ce n'est quelques cicatrices. Même si Lyra avait été très inquiète pour lui et s'était sentie coupable de ses souffrances, elle lui était reconnaissante. Elle savait que sans lui elle serait sans doute morte ou à nouveau dans le coma, comme quand elle était petite. Quand elle repensait au cri qu'il avait poussé durant sa chute, cela la touchait beaucoup, car elle sentait qu'elle comptait pour lui (même si elle ignorait à quel point). Suite à cet accident et à sa découverte de ses véritables sentiments, Nicholas se mit à regarder Lyra de manière encore plus tendre qu'avant. Il était aussi plus protecteur et se demandait parfois avec inquiétude si elle faisait des cauchemars et revivait l'attaque des brigands. Ils ne s'éloignèrent plus de la propriété des Vasirilis de tout le reste des vacances et ce même après que Nicholas se soit entièrement rétablit. Quant au flereur qui avait été envoyé cherché de l'aide, il fut récompensé d'avoir si bien accompli sa tache par Lyra et Nicholas qui jouaient avec lui et lui prodiguaient de nombreuses caresses, sans oublier des friandises bien sûr. Pour ce qui est des acromentulas, d'autres membres de la famille Vasirilis firent en sortent qu'elles ne s'en prennent plus aux gens et les prirent sous leur protection, leur donnant un lieu sûr et paisible pour vivre.

Environ un an plus tard, quelques semaines avant la rentrée à Poudlard, Lyra fut accompagnée à Londres au chemin de traverse et plus précisément à la boutique du fabricant de baguettes Mr Ollivander. Elle essaya plusieurs baguettes ayant le même cœur (un crin de licorne), mais des bois différents (charme, hêtre et peuplier), cependant le résultat ne fut pas un succès. Après qu'elle eut essayé une baguette constituée de bois de poirier et contenant du duvet de Demiguise, le vieil homme sembla avoir une idée soudaine. Il revint peu de temps après avec une autre baguette. Lyra fit un léger mouvement du poignet en la tenant et eu l'impression tout à coup de sentir le vent dans ses cheveux. D'une voix où l'on pouvait sentir sa satisfaction, le fabricant annonça que c'était une baguette constituée de bois de pommier et ayant un cœur de Demiguise. Un cœur idéal pour cette gentille demoiselle (chose que le fabricant ne mentionna pas). Quand elle raconta plus tard, sa rencontre avec le fabricant à Nicholas, elle lui dit qu'elle avait trouvé qu'il avait une voix chaleureuse et rassurante. On sentait qu'il aimait son métier.

Quelques semaines plus tard, Lyra voyagea en calèche jusqu'à Poudlard, en compagnie de ses frères et sœurs. Avec elle, elle avait également une renarde de feu du nom de Clio. Ses parents la lui avait offerte pour son quatorzième anniversaire. La petite renarde était née six mois avant celui-ci faisant le bonheur de Lyra, qui préférait entendre parler de naissance plutôt que de décès. Lyra aimait beaucoup sa petite Clio et c'était réciproque. Cela avait été très dur pour Lyra de ne choisir qu'un seul animal pour l'accompagner à Poudlard. Elle avait beaucoup hésité entre un de ses chiens, le fléreur et enfin Clio. Il lui avait pourtant fallut faire un choix et elle savait que ses autres animaux allait lui manquer. Elle fut également un peu déçue que Nicholas ne voyagea pas dans le même véhicule qu'eux. Faire son entrée à Poudlard l'angoissait et tout particulièrement le moment de la répartition dont elle avait déjà entendu parler à plusieurs reprises. Heureusement, un de ses frères et sœurs resta à ses côtés durant la répartition pendant que les noms d'autres personnes étaient appelés. Quand ce fut le tour du sien, cette personne la guida jusqu'au siège où elle devait s'asseoir. Même si elle y était préparée, elle ne put s'empêcher de sursauter en entendant le chapeau marmonner dans ses oreilles :
- Je vois de l'attachement pour la Nature et les animaux...de la gentillesse. Oui..une personne pacifique et généreuse. Poufsouffle !, finit-il par hurler.
Un peu intimidée au moment de monter sur l'estrade et à l'idée d'être devant tout le monde, Lyra était désormais mois stressée. Elle était même soulagée de savoir de quelle maison elle faisait partie pour tout le reste de sa scolarité. Elle ne pouvait espérer mieux que Poufsouffle, la même maison que Léone et Nicholas. C'est d'ailleurs Léone qui la conduisit à la table dévolue à cette maison aux couleurs assez proches de celles du blason de la famille Vasirilis. C'est entre autres avec Léone et Nicholas qu'elle découvrit peu à peu le château, où elle avait beaucoup de mal à se repérer. La roseraie,dont Nicholas lui avait déjà parlé dans ses lettres et qu'il avait tenu à lui faire découvrir, était assez vite devenue un de ses endroits préférés. A chaque fois qu'elle s'y arrêtait, elle pouvait constater à quel point c'était un lieu calme et elle aimait y rester à jouer de la harpe tout en sentant le parfum des fleurs. Le reste du temps, elle jouait le plus souvent dans sa chambre ou au club de musique, où Nicholas avait réussit à la convaincre de s'inscrire. Au début, elle avait été très intimidée à la pensée de jouer devant des inconnus, et Nicholas était parvenu à la rassurer. Grâce aux encouragements du jeune homme, ainsi qu'à sa présence rassurante au club, vu qu'il en faisait partie, Lyra trouva le courage de s'y inscrire et y fit de belles rencontres. Elle intégra également l'année suivante le club des protecteurs de la nature et des animaux. En cette année 2014, Lyra est désormais une élève de cinquième année, qui, malgré sa cécité, a su se faire sa place dans cette grande école. Que se passa-t-il durant les années qui précédèrent sa cinquième année en tant qu'élève de Poudlard ? C'est une autre histoire qui vous sera peut-être contée un jour.

Félicitations, petit padawan, tu es officiellement validé(e) ! Toute ta laïfe, t'as attendu que cet instant pas vrai ?  Bref, tu fais officiellement partie de la grande famille qu'est Bloody Hell et on est ravis de te compter parmi nous !

Toutefois, ton inscription (et ton intégration) ne sera que plus complète en faisant les deux-trois trucs obligatoires qui suivent la validation. Pas de soucis, ça dure cinq minutes et après, t'es lâché(e) dans la jungle, bby.  Mais tu peux toujours nous mpotter si tu es perdu(e)   

Tout d'abord, il te faudra remplir les registres afin de permettre au staff de savoir qui tu es et ce que tu fais (big brother is watching you.  ) N'hésite pas à aller vérifier ça et là si l'équipe administrative a bien fait son job ! Après ça, il te manque plus que des liens, éventuellement un scénario et des rps ! Entre deux rédactions, n'hésite pas à venir flooder et jouer avec nous ! Et si jamais tu dois partir, passe par les absents, tu serais un amour !
Bref, bienvenue, félicitations, on t'aime, merci.