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Alors qu'elle parcourait les couloirs de pierre du château, elle revoyait les images du manoir qu'elle avait habité pendant huit ans. Sa maison qu'elle ne reverrait probablement plus jamais. Poudlard avait dit sa mère, devrait être son nouveau foyer. Et il n'y avait pas à dire il était bien plus grandiose que la pauvre maison dans laquelle elle résidait désormais avec sa mère. Elle ne se plaignait pas toutefois. Meredith avançait la boule au ventre vers la Grande Salle. Agissant comme toujours avec une certaine docilité elle se rangea avec les autres bien en ligne devant le tabouret et attendit que l'on appelle son nom pour passer sous les Choixpeau, non sans une certaine appréhension. Elle n'avait pas d'attente particulière pour être honnête, elle voulait juste en finir et vite. Moins elle avait d'attention sur elle et sur son nom qui avait été trainé dans la boue pendant six ans et mieux elle se portait. Déjà alors qu'elle venait de poser son fessier dans la barque qui l'avait menée à l'école elle avait entendu un ou deux murmures en sa direction. Elle n'y avait pas prêté grande attention toutefois, gardant les yeux rivés sur le château, rêvant à sa nouvelle vie. « Meredith Buchanan. » appela-t-on enfin, la tirant ainsi de sa rêverie. Le moment de vérité était arrivé. Elle espérait juste que le choixpeau trouve une maison où la répartir. Et si elle ne trouvait sa place nulle part? Impossible, tous les élèves s'intégraient dans une maison ou l'autre. « Oh! intéressant… je vois une indéniable force de caractère et un certain courage. Tu ne te laisses pas abattre oui, mais tu es généreuse et docile et tu as un grand sens du devoir. Oui tu es travailleuse et patiente, si tu as écouté ma chanson tu sauras que tu es faite pour POUFSOUFFLE. » Le dernier mot prononcé à l'intention de toute la salle, la fit sursauter. Elle esquissa néanmoins un sourire heureux avant de rejoindre la table des disciples de la généreuse et loyale Helga. Sur le chemin elle ne pu s'empêcher de lancer un regard vers ces têtes d'élèves déjà là depuis un an ou plus, têtes que pour certaines elle avait côtoyé de longs moments, pendant huit ans avant de se voir aliénée. À ces visages aux expressions pour certaines impassibles, d'autres fuyantes ou pleines de pitié, elle n'offrit qu'un sourire. Un sourire généreux, un sourire de pardon. Meredith n'avait pas oublié, elle n'oublierait jamais ni ceux - rares - qui l'avaient aidée ni ceux - si nombreux - qui l'avaient abandonnée, mais Meredith était prête à pardonner.

« Meredith? » Esquissant un sourire amical la sorcière se retourna vers son camarade, sortant de la rêverie qui avait guidé ses pas jusqu'au parc sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi. Son expression devint bienveillante dès qu'elle réalisa qu'il s'agissait d'un première année de sa maison. Non qu'elle soit d'ordinaire mauvaise. « Oui Aaron c'est ça? » Il approuva d'un signe de tête, visiblement surpris qu'une troisième année connaisse son prénom. « Je peux t'aider? » fit-elle gentiment, se rapprochant de l'adolescent. « Je..on m'a dit que.. » Il semblait légèrement embarrassé et elle fit un geste de la main pour l'encourager. Elle n'aller pas le manger voyons, c'était aucunement son genre. « J'ai du mal à comprendre mon devoir de sortilèges et je me demandais si.. » Comprenant où il voulait en venir et n'ayant pas besoin qu'il termine dans sa gêne évidente elle l'interrompit d'un sourire et d'un hochement de tête. « Je ne sais pas si je suis la mieux placée pour t'aider, mais ce serait avec plaisir. » Offrit-elle avec sincérité. « Et puis j'aime les sortilèges. » Ajouta-t-elle pour le mettre à l'aise. Malgré son embarras, il était sûrement venu s'adresser à elle pensant bien qu'elle dirait oui. À la recherche d'une âme charitable on l'avait peut-être envoyé vers elle, ou alors il en avait entendu parler auparavant tout simplement. Quoi qu'il en soit, ça ne dérangeait pas Meredith. Aaron semblait être un gentil garçon, il ne prendrait pas avantage d'elle et puis elle ne mentait pas, ça lui ferait vraiment plaisir de rendre service.

« Et là..et là il a dit que.. » Elle s'interrompit incapable d'aller plus loin de façon intelligible, ses mots brouillés par les sanglots de sa voix. Meredith se contenta donc de lui caresser les cheveux avec une patience infinie, attendant qu'elle soit suffisamment calme pour tout lui expliquer. Non qu'elle ai besoin d'entendre les détails. Elle se doutait que les propos du jeune homme envers sa camarade n'avaient pas du être des plus gentils ou des plus polis. Elle avait de plus entendu un nombre suffisant de ses ex-conquêtes pleurer leur perte des faveurs du don juan. Leurs histoires se ressemblaient au fond, à quelques détails près, beaucoup d'entre elles connaissant sa réputation, mais ayant eu l'espoir un peu fou d'être celle qui saurait le changer. Meredith ne croyait plus qu'une telle chose soit possible, pas vu le nombre de jeune fille en larmes qu'elle s'était vue contrainte de consoler durant ses huit années à Poudlard. « Calme-toi Cynthia, ce n'est pas de ta faute. » murmura-t-elle avec douceur à l'égard de la blondinette. Ce n'était peut-être pas entièrement vrai. Elle s'était peut-être montrée un peu trop naïve, mais après tout elle n'avait pas "l'expérience" de Meredith au sujet d'Elswood. Celle-ci ne pouvait pas la blâmer. Au contraire, la-dite Cynthia avait l'air si fraiche et innocente que Meredith ne pu s'empêcher de maudire l'individu responsable de sa détresse. Quand enfin l'autre se reprit et pu lui expliquer précisément les termes de la rupture, la Poufsouffle ne su faire autrement que de sincèrement s'offusquer. « C'est un goujat et tu mérites beaucoup mieux. » Fit-elle essuyant une larme sur la joue de son interlocutrice. Si seulement elle pouvait faire plus pour les aider que sécher leurs pleurs. Avec un soupir agacé contre elle-même, elle fourra la main dans sa poche, en tirant une chocogrenouille qu'elle tendit à la jolie blonde. C'était sa dernière, mais Cynthia en avait beaucoup plus besoin qu'elle.