DARLING, HOLD ME IN YOUR ARMS THE WAY YOU DID LAST NIGHT. AND WE'LL LIE IN SIGHT FOR A LITTLE WHILE. I COULD LOOK INTO YOUR EYES UNTIL THE SUN COMES UP AND WE'RE WRAPPED IN LIGHT, IN LIFE, IN LOVE. PUT YOUR OPEN LIPS ON MINE AND SLOWLY LET THE SHUT FOR THEY'RE DESIGNED TO BE TOGETHER.

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Avec la discrétion d’un abraxans dans un magasin de farces et attrapes, Gwayne faisait de son mieux pour traverser les couloirs sombres de Poudlard sans se faire remarquer. Malheureusement pour lui, sa maladresse lui mettait beaucoup de bâtons dans les roues. Rien qu’en fermant la porte de sa chambre il se retrouva avec  un morceau de sa cape prisonnière des mâchoires en bois de cette dernière. Après avoir juré quelques instants, le brun s’était pressé vers la statue de la sorcière borgne le plus précautionneusement possible pour ne pas se faire attraper dans les couloirs à une heure si tardive. Avec la malice d’un renard aux aguets, le brun se cacha derrière une armure lorsqu’il entendit deux professeurs en pleine discussion surement en train de retourner dans leurs chambres respectives. Manquant de faire tomber les pièces métalliques du plastron de l’armure, le brun pu respirer lorsque les deux membres du corps enseignant disparurent au bout du couloir. Une fois la menace passée, le brun repris sa route en pressant le pas. S’il arrivait en retard cette fois encore, Jaime allait le chambrer à tous les coups et si ce dernier l’avait invité à boire une pinte à Aerendale rien qu’à deux c’était pour le Blackfyre et non pour lui même. Le jeune de Lioncourt connaissait bien son ami et même si Gwayne avait préféré blaguer et rire avec son frère de cœur après lui avoir annoncé ses fiançailles avec Rosehei, le gryffondor n’avait aucun mal à voir qu’il y avait plus qu’un mariage non désiré derrière cette histoire. Enfin arrivé au troisième étage, le serpentard se pressa vers l’entrée secrète du passage menant à Aerendale avant de la voir. Délicatement enrobée par les rayons maladifs de l’astre lunaire, la jeune femme avançait d’un pas assuré et non pressé. S’arrêtant malgré lui, Gwayne la fixa un instant sans réellement savoir que faire. Perdre ses moyens devant Luke semblait être devenue une habitude pour le brun qui s’habituait doucement à prendre les mauvaises décisions face à la jeune Ravenclaw. Ratant quelques battements, l’organe palpitant dans son torse lui arracha une grimace qu’il réprima vivement en voyant la brune s’aventurer dans le passage secret derrière la statue. Voyant son amie disparaître dans le passage supposément secret, Gwayne se pressa en avant afin de la suivre avant que le passage ne se referme. C’est dans un glapissement proche de celui d’un animal que le sorcier arriva à passer avant que le passage ne se referme sur lui, mais se retrouva à nouveau coincé à cause de la cape trainant dans son dos. Grommelant à cause de sa fichue cape qui se prenait dans toutes les portes possibles et imaginables, le jeune homme se mit à tirer dessus alors que Luke, alertée par le bruit s’approchait de lui sa baguette, dont s’échappait un filet de lumière, en main. C’est dans un léger froissement de tissu que le brun arriva à retirer le morceau de cape s’étant coincée dans la porte avant de remarquer qu’il avait déchiré son bien. Soupirant, il poussa ses yeux sur Lukeria qui le fixait silencieusement. La brune semblait incapable de savoir la marche à suivre. A croire qu’elle se trouvait face à un problème insoluble dans l’une de leur salle de classe et qu’elle devait réfléchir plus longuement à la réponse qu’elle s’apprêtait à donner. Perdu dans la pénombre, au propre comme au figuré, le Blackfyre ne pouvait occulter leur dernière entrevue et le baiser échangé qui aujourd’hui encore continuait à brûler ses lèvres toujours plus en manque. Le jeune serpentard était loin d’être un idiot. Même si certains le trouvaient simplet parfois, c’était loin d’être le gars. Gwayne était un jeune homme sensé et doté d’une grande intelligence. Observateur, il n’avait absolument pas manqué de remarquer que Lukeria l’évitait. Ca lui avait mis un coup au cœur, mais il imaginait sans mal le désaroi dans lequel il avait bien pu mettre la jeune femme. Lui aussi était un peu perdu. Beaucoup d’événements s’étaient enchainés si rapidement qu’il avait parfois l’impression que le monde en devenait fou. « Si je peux me permettre, tu n’es plus aussi douée pour te cacher que lorsque nous étions enfants. » Un léger sourire gêné aux lèvres, le brun attrapa à son tour sa baguette avant de souffler le sortilège lumos pour illuminer le bout de celle-ci et éloigner un peu plus les ombres qui les encerclaient. Malheureusement, cela faisait longtemps que ces dernières ne planaient plus autour deux, mais bien entre eux s’amusant de la distance nouvelle qui les tourmentait. Se grattant l’arrière du crane, le brun savait que son amie comprendrait de quoi il parlait, il n’avait pas besoin d’être plus précis. Sa voix n’avait pas été mordante, c’était un souffle, presque amusé de se moquer de sa vieille amie. Toutefois, les relents d’une gêne qu’ils ne pouvaient secouer flottaient dans l’air entre eux deux. « Au sujet de… euh… » De quoi ? Du mariage ? De la mort de son frère ? Du baiser ? De cette destinée qui faisait de son mieux pour les garder séparés ? Le jeune homme ne savait pas vraiment. Il désirait juste lui dire qu’il était désolé, car il l’était. Pour tout. Cependant, les yeux froids de son amie d’enfance l’avaient coupé dans son élan. Peut-être qu’il ne devait pas mettre de mots sur ce qu’il pensait. Peut-être qu’aucun mot ne pouvait traduire ce qu’il désirait dire. Parfois ces derniers étaient trop fragiles pour les messages qu’ils devaient porter. Comme à cet instant où la pesanteur les brisa dans la gorge de Gwayne.

Allongée en travers de son lit à baldaquin, Lukeria fixait d'un air pensif les lueurs que projetaient les bougies sur le plafond. Il lui arrivait souvent de se perdre dans ses pensées et de laisser ses yeux s'égarer sur un quelconque détail. Elle avait toujours été la plus rêveuse des jumelles Ravenclaw. Enfant, sa mère le lui reprochait d'ailleurs très souvent. Elle avait donc pris l'habitude d'avoir ces quelques égarements seule. Lukeria s'autorisait à faire une pause de temps en temps, quand tout allait mal dans sa vie. Entre la mort d'Hermès, sa soeur, son prochain mariage et Gwayne, la jeune femme avait beaucoup de choses à gérer. C'était peut-être même un peu trop pour elle. La jeune femme avait les épaules solides et n'était pas du genre à se laisser aller quand tout n'était pas parfait mais il lui fallait penser à elle aussi. Poussant un soupire à faire pâlir sa mère, la jeune serdaigle se redressa et s'amusa à faire tourner une mèche entre ses doigts. Il ne devait pas être excessivement tard mais elle n'avait aucune envie de se reposer pour le moment. La brune était en effet trop perturbée pour pouvoir envisager de trouver le sommeil. Elle aurait très bien pu en parler avec quelqu'un mais personne ne convenait. Comment pouvait-elle ne serait-ce qu'évoquer un quart de ses problèmes avec Rosehei alors qu'elle était en partie concernée ? Et cela convenait aussi parfaitement pour Jaime. Lukeria était plus seule et isolée que jamais à ce moment précis et elle ne savait absolument pas quoi faire. Prenant appui sur ses mains, elle se leva et alla se planter devant une de fenêtres de son appartement. Observant le paysage en silence, le besoin d'air frais s'immisça dans son esprit aussitôt. Il fallait qu'elle sorte et qu'elle s'aère l'esprit. Toujours apprêtée pour sortir, elle décida de laisser ses longs cheveux bruns en liberté et de ne pas les attacher. Quittant les lieux en silence, elle sut immédiatement où aller pour arriver à ses fins. Jaime lui avait confié des années auparavant l'existence d'un passage secret menant à Aerendale et elle comptait bien l'utiliser cette fois-ci. Marchant le plus discrètement possible, elle était déterminée à atteindre la statue de la sorcière borgne sans problème. Guettant le moindre bruit, elle soupira de soulagement en arrivant à destination. Réussissant à ouvrir le passage en quelques secondes, Lukeria s'y glissa tout en veillant à ce que sa robe ne se coince pas. Cherchant sa baguette d'une main, elle éclaira rapidement le passage à l'aide d'un lumos. Alors qu'elle s'apprêtait à avancer, elle sursauta en entendant quelqu'un pousser un glapissement derrière elle. Tout d'abord inquiète à l'idée d'avoir été découverte, elle n'eut pas besoin de se retourner pour savoir de qui il s'agissait. Poussant un soupire de soulagement, Lukeria se retourna pour faire face à Gwayne. Observant ce dernier avec perplexité, la jeune femme resta muette. Elle ne savait pas comment agir envers lui, ni quoi dire. Le baiser qu'ils avaient partagé avait été une monumentale erreur. Cela avait entraîné des sentiments et des doutes importants. Or Luke ne pouvait pas se permettre d'éprouver de l'affection pour quelqu'un 'autre. D'un côté, elle en voulait à Gwayne d'avoir agi ainsi alors qu'il le savait et de l'autre, elle s'en voulait de n'avoir pas su l'en dissuader. Elle n'aurait jamais du se retrouver dans une telle situation. « Si je peux me permettre, tu n’es plus aussi douée pour te cacher que lorsque nous étions enfants. » Avant, elle aurait facilement pu rire. Mais tout était différent maintenant. Ce qui s'était passé entre eux était grave, très grave. Non seulement ils étaient tous les deux fiancés mais ils avaient aussi pris des risques inconsidérés. Leur amitié elle-même était dorénavant changée à jamais. Restant immobile, elle esquissa tout de même un sourire gêné par pure politesse. Cela lui brisait le coeur d'agir ainsi envers Gwayne mais elle ne pouvait faire autrement. « Au sujet de… euh… » Baissant les yeux au sol, la brune fronça les sourcils. Elle osait à peine croire qu'il voulait aborder ce sujet. Une chose était sûre : il fallait qu'ils tournent la page. Sa rencontre avec Morrigan l'avait profondément touchée. Resserrant sa prise autour de sa baguette, Lukeria releva les yeux et plongea son regard dans celui de Gwayne. Agissant presque froidement, la brune essaya d'adopter un ton neutre. « Non. Ne te donne pas cette peine. » murmura-t-elle. Le coeur serré, elle essaya de paraître détachée dans la mesure du possible. Il fallait qu'elle combatte les émotions qui l'envahissaient. C'était voué à l'échec et il était inutile de continuer cette mascarade plus longtemps. Son ami Gwayne lui manquait et elle ferait tout pour le retrouver. « Je suis vraiment heureuse pour toi et Rosehei. Vous n'aurez pas pu mieux tomber. » continua-t-elle. Elle aurait souhaité être sincère mais au fond, Lukeria était déçue. La jeune femme savait qu'il n'y était pour rien mais elle se sentait tout de même trahie. Prenant de grandes respirations, elle jeta des coups d'oeil autour d'eux. Que fallait-il faire maintenant ? Il était hors de question qu'ils aillent tous les deux à Aerendale. Il valait peut-être mieux qu'ils se séparent mais elle ne savait absolument pas comment le proposer sans le blesser. Une des conséquences de ce baiser.

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Gwayne aurait aimé arracher ne serait-ce qu’un éclat de rire à son amie. Détendre l’atmosphère, éloigné les ténèbres qui menaçaient d’engloutir leur amitié dans un raz-de-marée confus d’émotions, de peines et de regrets. Il aurait voulu qu’elle lui vole son souffle comme elle savait si bien le fait avec son naturel et son rire qu’il aimait par-dessus tout. Malheureusement, même sa remarque n’arriva pas à arracher ne serait-ce qu’un rire timide et gêné à Lukeria. Lui qui arrivait si aisément à faire rire son entourage de ses idioties, voila qu’il se transformait en idiot incapable de faire rire une personne. Dans le fond, lui non plus n’avait pas le cœur à rire, même s’il tentait de le cacher derrière sa vaine tentative. Le Blackfyre était un humoriste dont on avait retiré l’humour, pareil à un nouveau né incapable de cacher ses faiblesses, il avait bien du mal à affronter la jeune femme. Bien du mal à cacher sa gêne. C’était pourquoi il était aussi hésitant, pourquoi il n’arrivait pas clairement à pointer du doigt l’instant qu’ils avaient partagé. Ce n’était pas faute d’essayer, mais à cet instant plus qu’à tout autre, le brûlant des lèvres de Luke continuant à le hanter, il se sentait démunis. « Non. Ne te donne pas cette peine. » Ses yeux perdus dans ceux de la Ravenclaw, le jeune homme senti la terre s’ouvrir sous ses pieds. En quelques mots, à peine une phrase, elle avait réussi à repousser toutes tentatives de sa part de mettre sur le tapis ce qu’il ressentait, ce qu’il avait ressenti et ce qu’il espérait qu’elle ressente. Restant muet, peu désireux d’incomber la jeune femme avec ses sentiments, cette dernière ayant clairement indiquée qu’elle pouvait se défaire des siens sans difficulté, Gwayne y croyait. Il était bien naïf, aveuglé par la crainte d’être jeté. Le jeune homme toujours si perspicace, observateur et malicieux était aveuglé par cet organe qui battait difficilement dans sa poitrine. Si ça n’était pas le cas, comment aurait il pu rater les signes ? Le regard luisant d’une lueur étrange de la brune, les contours de sa bouche tirés par la lassitude, sa main agrippée à sa baguette comme à une bouée de sauvetage. Tous les signes étaient là. Les regrets, le doute, la peur, les émotions ne manquaient pas. Pourtant le jeune Blackfyre ne voyait rien d’autre que ce que Lukeria tentait de lui vendre. De l’indifférence et un air détaché. Humidifiant ses lèvres, le brun se mit à se mordiller la lèvre inférieure en essayant de réfléchir. Il avait cru voir les signes, il pensait que… C’était idiot. Il s’était lancé dans l’inconnu et voila qu’il s’écrasait au sol sans personne pour ramasser les morceaux. Ca faisait mal. « Je suis vraiment heureuse pour toi et Rosehei. Vous n'aurez pas pu mieux tomber. » A croire que la brune s’amusait à le torturer ce soir là, sautillant d’un pied à l’autre, le brun leva les yeux vers la pierre dont était faite le tunnel afin d’éviter le regard de la jeune femme. Il venait de se prendre une gifle, a croire que les Ravenclaw étaient douées pour le remettre à sa place avec des mots. Tirant sur son col défait, l’élargissant un peu, Gwayne continuait à bouger nerveusement. Il aurait du lui dire de vive voix, pas envoyer Rosehei annoncer la mauvaise nouvelle à sa place. Néanmoins, il n’avait pu se résoudre à voir la réaction de Luke en direct, il en payait les conséquences. « On aurait pu mieux tomber. Ca n’aide en rien de se dire que ça aurait pu être pire. » Même si Rosehei semblait se consoler avec cette idée, ça n’aidait en rien le brun qui se mordait les doigts jusqu’aux jointures d’être ainsi lié à une autre personne qu’il ne désirait pas ainsi. Posant ses prunelles chocolatées sur Lukeria, c’était sur elle qu’il aurait voulu tomber. Il aurait tout donné pour tomber sur elle et ne pas avoir à se rebiffer contre le choix de ses parents, mais la brune, suite à leur baiser, ne semblait pas de cet avis. Chose qui blessait profondément le jeune homme. Il n’avait pas juste perdu Morrigan à cause de la rébellion, ses idéaux stupides et ses mauvais choix, voila qu’il était sur la brèche, prêt à perdre sa sœur aussi à cause de ses conneries. Le regard fuyant de Luke, ses yeux cherchant un échappatoire qu’elle ne trouvait pas en disait long sur ce qu’elle devait être en train de se dire. Grimaçant légèrement, Gwayne poussa un léger soupire déçu tout en regardant le bout de ses chaussures. « J’aurais pas du laisser Rose t’apprendre la nouvelle seule. C’est juste qu’avec le baiser… la mort d’Hermès, je savais pas quoi te dire. Je sais toujours pas quoi te dire là tout de suite. » La mort d’Hermès avait été un choc pour la famille Ravenclaw, choc qui avait ébranlé par résonance le Blackfyre qui voyait ses actes avoir des conséquences démesurées. A croire qu’une pensée de sa part pouvoir avoir des impacts inconsidérés. Le brun n’y était pour rien, mais ça ne l’empêchait pas d’avoir été ébranlé par les déflagrations du traumatisme, vivant le choc par procuration à travers les jumelles qu’il connaissait depuis ce qui s’apparentait à une éternité. « Je suis profondément désolé pour Hermès. Je sais que le dire ne change rien à ce que tu ressens à ce sujet, mais je le pense. Ce n’est peut-être que du bruit dans le vide pour toi Luke, mais j’étais ton ami avant qu’on s’embrasse et peu importe ce qui se passera entre nous, dans le fond je le serais toujours. Et je suis désolé pour ta perte, désolé de pas avoir pu te le dire plus tôt et de tout compliquer. » Ses yeux posés désormais sur ses mains qu’il était désormais nerveusement en train de tordre, le blagueur qu’il était en apparence avait bien du mal à ce instant à regarder la jeune femme dans les yeux. Rendre les autres hilares face à ses conneries étaient infiniment plus aisé que de les supporter à travers tout, même quand ça fait mal, ça ne rendait pas le brun moins prévenant pour autant.

Lukeria avait beaucoup de défauts que ses parents adoraient pointer du doigt. Même sa propre soeur jumelle semblait prendre un malin plaisir à les lui balancer en pleine figure comme si c'était un jeu. Cela avait d'ailleurs sûrement joué dans le choix de l'héritière de la famille Ravenclaw. La brune assumait d'être joviale, sensible et peut-être un peu trop expressive. Elle ne voulait tout simplement pas s'empêcher de vivre comme le faisait Morrigan. Sa soeur ressemblait à un véritable robot ambulant et ne s'autorisait pas l'ombre d'un sourire. Il était évident que cela venait de l'éducation qu'elle avait reçu mais Luke n'arrivait toujours pas à la comprendre. D'un autre côté, si elle était restée davantage maître d'elle-même, elle n'aurait jamais laissé Gwayne l'embrasser. La brune aurait sûrement trouvé un moyen de le repousser sans le blesser. Rien de toute cela ne se serait produit si elle avait su maîtriser sa vie. Elle serait restée la même avec le jeune homme sans penser un seul instant à ce qui s'était passé. Gwayne serait encore aujourd'hui un simple ami et rien de plus. Leurs fiançailles respectives étaient un obstacle majeur qui s'était rajouté à la liste de leurs problèmes. Ressentant le soudain besoin de partir très loin de cet endroit et surtout de s'éloigner de Gwayne, la jeune femme remua, mal à l'aise. « On aurait pu mieux tomber. Ca n’aide en rien de se dire que ça aurait pu être pire. » Souriant de façon polie, la jeune femme s'entêta à regarder ses pieds dissimulés par sa robe. Mordant ses lèvres inférieure, elle essayait de trouver un échappatoire à cette entrevue non désirée. Depuis le fameux incident à l'infirmerie, elle avait tout fait pour l'éviter et cela avait marché jusqu'à présent. Enfonçant ses ongles dans la paume de ses mains, elle grimaça en réalisant à quel point la présence de son ami lui était devenue si désagréable. Posant ses yeux derrière Gwayne dans l'espoir d'y passer et de quitter cet endroit, elle dirigea son regard vers ce dernier quand il poursuivit son discours. « J’aurais pas du laisser Rose t’apprendre la nouvelle seule. C’est juste qu’avec le baiser… la mort d’Hermès, je savais pas quoi te dire. Je sais toujours pas quoi te dire là tout de suite. » Si autrefois, Luke aurait tout à fait compris son ami, ce n'était pas le cas ici. Sentant une vague de colère monter en elle, la brune fronça les sourcils tout en lançant un regard noir au jeune homme. Il était vrai qu'elle n'avait pas réellement apprécier que ce soit Rosehei qui lui annonce la nouvelle plutôt que lui. Pour le coup, sa réaction avait été très étrange et disproportionnée. Mais utiliser la mort de son frère pour s'excuser de sa lâcheté était une limite qu'il ne fallait pas dépasser. Restant néanmoins impassible, la jeune femme se surprit à agir comme Morrigan. Froide au possible, Lukeria se montra détachée par la situation même si on pouvait sentir sa colère en parlant d'Hermès. « C'est pas la peine je t'ai dis. Et ne parle pas d'Hermès devant moi, surtout en justifiant ce qui s'est passé. » déclara-t-elle tout en détournant le regard. Elle ne supportait pas d'être en présence de Gwayne et commençait sérieusement à vouloir s'engouffrer dans le passage tout en plantant le serpentard ici. Croisant les bras contre son bustier comme pour se protéger, la brune s'apprêtait à annoncer son départ quand le brun prit de nouveau la parole. « Je suis profondément désolé pour Hermès. Je sais que le dire ne change rien à ce que tu ressens à ce sujet, mais je le pense. Ce n’est peut-être que du bruit dans le vide pour toi Luke, mais j’étais ton ami avant qu’on s’embrasse et peu importe ce qui se passera entre nous, dans le fond je le serais toujours. Et je suis désolé pour ta perte, désolé de pas avoir pu te le dire plus tôt et de tout compliquer. » Poussant un soupire non dissimulé, la jeune femme dénoua ses bras pour pouvoir passer une main dans ses cheveux. Lasse de la situation, la brune leva les yeux au ciel tout en priant pour que cette entrevue se termine rapidement. Avançant d'un pas pour se rapprocher de la sortie, Luke jaugea froidement le jeune homme du regard. « Je m'en fiche de tes excuses. » susurra-t-elle entre ses dents, manifestement ennuyée par de tels propos. S'écartant de Gwayne, elle s'arrangea pour le contourner afin de rejoindre la porte dissimulée derrière la statue. « Je ne suis plus d'humeur à me rendre au village. Bonne nuit. » murmura-t-elle tout en tournant la tête. Cela faisait à peine quelques minutes qu'ils étaient ensemble dans la même pièce et Luke ne pouvait déjà plus supporter Gwayne. De très mauvaise humeur, elle comptait bien se rendre dans ses appartements et se défouler sur quelque chose.

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Dernièrement, il semblait que Gwayne était bien incapable d’attendre les jumelles Ravenclaw. N’ayant plus vu Morrigan depuis longtemps, il n’osait imaginer les conditions dans lesquelles leur futur entrevue allait bien pouvoir se dérouler. Lui qui avait tant redouter de parler avec Lukeria voyait ses peurs se matérialisé alors que la belle semblait à des années de lui. Il sentait ses mots s’écraser sur les tympans de la brune, mais c’était comme si sa voix n’était pas capable de transmettre ses sentiments. A croire que ces derniers se perdaient sur le chemin les menant de son cœur à ses lèvres. « C'est pas la peine je t'ai dis. Et ne parle pas d'Hermès devant moi, surtout en justifiant ce qui s'est passé. » Le serpentard grimaça face aux mots de Luke. Il savait qu’elle souffrait, même s’il n’avait pas été proche d’elle il était plus qu’assez perspicace pour se rendre compte de cette évidence. Voila pourquoi il se sentait stupide d’avoir utilisé les mauvais mots, s’être exprimer de manière incorrecte. Il ne voulait pas être une plaie pour la sorcière qui souffrait surement déjà bien assez ces derniers temps. Néanmoins, il ne pouvait occulter cette sensation étouffante que sa présence n’était pas désirée. Le regard fuyant de la serdaigle semblait dire bien plus que ce que ça propriétaire ne le voulait. Le Blackfyre avait besoin de faire quelque chose. C’était comme s’il pouvait sentir Lukeria lui glisser doucement entre les doigts et il n’avait pas le cœur à lâcher prise. Ouvrant la bouche, ses mots avaient l’effet opposé de celui désiré. Il sentait bien que la seule chose qu’elle désirait c’était de l’abandonner là et de se retrouver seule ou bien rejoindre n’importe qui d’autre. Tout ce qu’elle voulait c’était de ne pas être en sa présence. « Je m'en fiche de tes excuses. » Se crispant légèrement à cette remarque, le jeune homme fit pale figure en voyant Lukeria se diriger vers la porte cachée. Elle allait partir comme ça ? L’abandonner là sans un mot, ne lui laissant rien d’autre qu’une conversation qui ressemblait plus à des mots jetés dans le vide. « Je ne suis plus d'humeur à me rendre au village. Bonne nuit. » Ne laissant pas le temps à la jeune femme d’ouvrir la porte cachée derrière la statue, le brun se plaqua contre la pierre froide et rugueuse de cette dernière. Pareil à un rempart séparant Luke de sa si belle porte de sortie. Les bras écartés, comme pour montrer qu’il ne la laisserait pas passer, Gwayne ne doutait pas une seconde que la belle allait la fusiller du regard incessamment sous peu. Le jeune homme n’avait néanmoins pensé qu’à cette solution de fortune pour s’aménager encore une ou deux minutes de discussion avec son amie. Sans quoi, il redoutait qu’elle ne se remette à le fuir en permanence, les empêchant de crever l’abcès pour de bon. Ou pire, avoir des discussions de façade où elle s’entêterait à tout rejeter en bloc, comme à l’instant. « Tu ne veux pas d’excuses, d’accord. Tu ne veux pas que je me donne la peine de m’expliquer, d’accord. J’aimerais juste que tu me regardes dans les yeux et savoir sincèrement ce que tu penses. Parce que, moi, y a plein de trucs qui me passent par la tête et si tu ne veux pas que je t’incombe avec ça, d’accord. Mais, ça n’empêche que je n’ai absolument aucune idée de ce qui se passe dans la tienne et ça me tourmente. » Les yeux posés sur le visage aux traits délicats de la jeune femme, ça amusait le Blackfyre de se rendre compte à quel point il pouvait aisément dissocier Lukeria de sa jumelle et inversement. Là où beaucoup les confondaient, Gwayne reconnaissaient aisément comment le temps avait marqué les sœurs. Il aimait se perdre dans le regard des Ravenclaw, ça n’avait rien de nouveau. Quand, dans les yeux de Morrigan, le brun avait toujours trouvé un foyer, dans ses bras une place où se reposer pudiquement, avec Luke c’était différent. Le regard de cette dernière était un océan trouble dans lequel il désirait se noyer, ses bras, un feu de forêt par lequel il voulait être consumé. « Je suis toujours le même Gwayne, j’ai l’impression d’être un étranger à tes yeux. Les choses ont changées, mais je suis toujours le même gars avec lequel tu as passé du temps à t’entrainer, celui avec lequel tu aimes rire. Les choses changent, mais j’ai pas changé. Même si à voir la manière dont tu me regardes je me demande si c’est pas le cas. » Baissant les yeux sur la pointe de ces chaussures, le brun se colla à une paroi avant de poser une main sur la porte pour la pousser en douceur. Jusqu’alors coincé entre la porte et son chambranle, le morceau de cape du Blackfyre qui avait été déchiré plus tôt fut libéré alors que son propriétaire libérait la Ravenclaw à son tour. « Je vais rejoindre Jaime, pardonne moi de t’avoir retenue. »

Fuir n'était jamais la meilleure des solutions mais c'était parfois nécessaire. Dans toutes les stratégies guerrières, le repli était un élément essentiel. Ce n'était certes pas glorieux mais Lukeria n'était pas du tout d'humeur à se prendre la tête avec Gwayne ce soir. Ces derniers temps, elle n'avait fait que se brouiller davantage avec Morrigan et cette histoire de fiançailles et de baiser avec le jeune homme n'arrangeaient absolument rien. A ce moment précis, elle voulait donc rentrer dans ses appartements, se dévêtir et plonger dans ses draps. Pour quelques heures, elle voulait tout oublier et plonger dans ses rêves qui tournaient beaucoup en cauchemars ces temps-ci. Rapide et agile, elle arriva donc sans mal jusqu'à la porte du passage secret. Bien entendu, c'était sans compté sur Gwayne qui lui bloqua le passage. Posant son regard frustré sur le serpentard, la brune poussa un soupire las. « Tu ne veux pas d’excuses, d’accord. Tu ne veux pas que je me donne la peine de m’expliquer, d’accord. J’aimerais juste que tu me regardes dans les yeux et savoir sincèrement ce que tu penses. Parce que, moi, y a plein de trucs qui me passent par la tête et si tu ne veux pas que je t’incombe avec ça, d’accord. Mais, ça n’empêche que je n’ai absolument aucune idée de ce qui se passe dans la tienne et ça me tourmente. » Arquant un sourcil à la manière de tout membre de sa famille, la jeune femme réprima un nouveau soupire. Lukeria ne ressemblait en rien à sa soeur et c'est pourquoi il était rare qu'elle garde quelque chose sur le coeur. La jeune femme était connue autant pour ses excès de colère que pour ses explosions de joie. Croisant les bras contre son corset, elle dévisagea alors le brun avec exaspération. « Je suis toujours le même Gwayne, j’ai l’impression d’être un étranger à tes yeux. Les choses ont changées, mais je suis toujours le même gars avec lequel tu as passé du temps à t’entrainer, celui avec lequel tu aimes rire. Les choses changent, mais j’ai pas changé. Même si à voir la manière dont tu me regardes je me demande si c’est pas le cas. » Gwayne venait de marquer un point en soulignant le fait qu'il n'avait pas changé. Il avait peut-être raison. Cependant si il était resté le même, des tas de choses avaient changé autour d'eux et ils ne pouvaient pas se permettre de le nier. Ce serait bien naïf de le faire alors que la réalité les rattrapait jour après jour. Regardant son ami débloquer le passage tout en s'écartant, Lukeria décida de répondre à Gwayne malgré son envie de le fuir à toutes jambes. Elle se fichait bien qu'il commence déjà à tourner des talons tout en marmonnant quelque chose à propos de Jaime. « Je n'ai jamais dis que tu avais changé Gwayne. Nos situations ont changé. On ne peut plus se permettre d'agir comme des enfants. Je ne peux plus me permettre de passer du temps avec toi après ce qui s'est passé. Ce serait irrespectueux envers mon fiancé et ta fiancée. » En s'entendant parler, elle pouvait presque se rappeler des mots qu'avaient eu Morrigan il y a quelques jours. Ils résonnaient dans l'esprit de Lukeria depuis et ne cessaient d'y passer en boucle. Et le pire dans tout cela, c'est que la jeune femme savait que sa soeur avait raison. La brune n'aurait jamais du permettre à Gwayne de l'embrasser. Si rien de tout cela ne se serait produit, tout serait resté pareil qu'avant. Sentant son regard dériver vers le sol, la jeune femme essaya de trouver les mots adéquats. Des mots qui ne blesseraient pas son ami mais qui lui feraient comprendre son état d'esprit. C'était ce qu'il avait demandé après tout ? Savoir ce qui se passait dans l'esprit de Lukeria. Il allait être servi. « Il n'y a rien entre nous. Juste un stupide baiser qui n'aurait mené à absolument rien. Je suis une Ravenclaw, Gwayne. Même si je ne suis pas l'héritière, j'ai un devoir et un rang. Si cela peut peser, ça me sert grandement pour notre cause. » murmura-t-elle à voix basse. Cela lui serrait le coeur d'avoir à dire cela mais c'était la vérité. Gwayne le savait aussi bien qu'elle. De plus, il était fiancé à Rosehei, leur amie. Lukeria ne pouvait rien faire. Elle ne se le pardonnerait jamais si il se passait quelque chose. Essayant de demeurer implacable, elle releva les yeux vers Gwayne qui était à moitié de dos. « Je sais que tu peux le comprendre. Tu transmettras le bonjour à Jaime de ma part. » déclara-t-elle d'un ton neutre avant de tourner des talons vers la porte.